INFOTUNISIE – C'était le romancier, le nouvelliste, le poète, le critique, le dramaturge, l'historien littéraire, l'encyclopédiste, parmi l'élite distinguée des hommes de lettres et de culture. Un grand palmier aux délicieuses dattes, comme seule l'oasis de Tozeur sait en cultiver et célébrer vient de s'abattre, avec la disparition, il y a une quarantaine de jours, de l'écrivain Mohamed Salah Jebri. A l'âge de 69 ans. En commémoration du décès de cet écrivain connu pour ses contributions éminentes dans les domaines du roman, de la nouvelle, de l'article de presse et la recherche académique, une cérémonie a été tenue mercredi à la Bibliothèque nationale de Tunis par l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences (Alecso). Cette cérémonie s'est déroulée en présence d'un grand nombre d'hommes de lettres, des médias ainsi que des membres de la famille du défunt. Dans son allocution, M. Mohamed El Aziz Ben Achour, directeur général de l'Alecso a dénombrer les qualités du défunt et l'importance de ses œuvres outre ses contributions remarquées dans les rencontres qui étaient consacrées à la littérature et aux figures de proue de la culture arabo-islamique, ce qui lui a valu hommage et distinction de la part du Président de la République. En effet, Mohamed Salah El Jabri est considéré comme l'un des plus importants écrivains tunisiens de sa génération dans les domaines du roman et de la nouvelle, sans oublier ses études et recherches portant sur les mutations de la société tunisienne contemporaine. A son actif figurent notamment 16 livres dont des romans et des recueils de nouvelles ainsi que des études sur l'histoire contemporaine de la Libye et de l'Algérie. Il a, par ailleurs, supervisé la réalisation de « l'encyclopédie des savants et hommes de lettres arabes et musulmans », parue en 19 volumes, sous l'égide de l'Alecso. En outre, il était un auteur de pièces de théâtre. Il a enrichi la bibliothèque tunisienne d'une œuvre « poignante ». Son premier roman, « Une journée de Zomra », publié en 1968 avait révélé ses talents de conteur, au verbe soigné et à l'imagination fertile qui sait retenir le lecteur. Aly Laâbidi en fera déjà un film remarquable « Redeyef 54 ». Depuis lors, il n'avait cessé de publier à un rythme régulier une œuvre toujours de haute facture. Sa thèse sur Mahmoud Bayrem Ettounsi, son feuilleton Bab El Khoukha, son roman «La Nuit de la décennie» porté à l'écran par Brahim Babay et nombre d'autres monographies avaient valu à l'auteur, malgré quelques critiques, une réelle consécration.