INFOTUNISIE – En arabe, en espagnol, en français, en hébreu, en grec et même en persan, les éternelles de Hédi Jouini ont fait le tour du monde chantées en plusieurs langues. Il forme, à lui seul, une tour de Babel de laquelle raisonne «sous le jasmin, la nuit», «destin ô destin», «brune» ou encore «sous l'olivier»… Paris lui rend un hommage particulier le 18 décembre à l'Institut du Monde arabe dans le cadre de la célébration du centenaire de sa naissance grâce à la voie de la chanteuse tunisienne Abir Nasraoui, elle-même résidente à Paris. Ultime ambassadeur de la chanson tunisienne, Hédi Jouini figure parmi les premiers chanteurs arabes les plus repris dans le monde. Il est bien plus qu'un chanteur, il est plutôt une passerelle, qui a su faire dialoguer la musique arabe avec la musique espagnole et ses rythmes, comme pour revivifier un ancien alliage arabo-andalou ! Après un parcours à Tunis, Hédi Jouini s'envole à Paris où il a vécu au cœur du quartier latin et où il était l'un des premiers musiciens arabes à prendre conscience de l'importance des droits d'auteurs en inscrivant ses œuvres à la SASSEM, avant de regagner Tunis et faire partie des pionniers de la nouvelle scène culturelle après l'indépendance en tenant les rênes de l'orchestre nationale de la Radio tunisienne. L'Institut du Monde arabe s'apprête entre autre à lui dédier une exposition photo en noir et blanc collectée par son fils, Naoufel Belhassine, qui vient par la même de publier un livre aux éditions «Bénévent» sous le titre «La trace d'un géant», disponible à Tunis.