Un grand meeting a été organisé, vendredi après-midi, à la maison du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD), à Tunis, en présence du Président Mahmoud Abbas (Abou Mazen), en signe de soutien à la cause du peuple palestinien. Au début de ce meeting, M. Mohamed Ghariani, secrétaire général du RCD, a prononcé une allocution de bienvenue, au nom de l'ensemble des militants et militantes du Rassemblement, à l'adresse du hôte de marque de la Tunisie, le Président Mahmoud Abbas, invité du Président Zine El Abidine Ben Ali. Il a affirmé que cette rencontre constitue « une illustration des plus éloquentes de la solidité des relations fraternelles tuniso-palestiniennes qui ne cessent de se raffermir au fil des années ». Il a, par ailleurs, ajouté qu'autant ce grand meeting offre l'opportunité à tous de se remémorer, en toute fierté, des liens solides de fraternité et de solidarité unissant les peuples tunisien et palestinien, autant il traduit les relations cordiales et de considération qui lient les dirigeants des deux pays. Le secrétaire général du Rassemblement a souligné que la Tunisie, qui a été, de tout temps, aux côtés de la Palestine soeur, trouve, aujourd'hui, en son Président, un symbole fort de cette solidarité constante, d'autant plus que le Chef de l'Etat considère la cause palestinienne comme étant sa cause personnelle. Il a, aussi, passé en revue les nombreuses manifestations de solidarité entre les deux peuples, au cours des précédentes décennies, relevant que cette solidarité est, actuellement, à son apogée, grâce à l'appui constant de la Tunisie au légitime combat palestinien pour le recouvrement de ses droits spoliés, la libération de son sol et l'établissement de son Etat indépendant. M. Ghariani a indiqué que le RCD, naguère parti de la lutte et de la libération, et, aujourd'hui, parti de la réforme et du changement, demeure, sous l'impulsion de son Président, déterminé à ancrer cette solidarité renouvelée dans le cadre de son soutien historique à la cause palestinienne et de ses relations de militantisme de longue date établies avec l'OLP et l'Organisation du « Fatah ». Le secrétaire général du RCD a, en outre, fait part de la considération que vouent les Tunisiens à la résistance et au combat téméraires du peuple palestinien, pour sa dignité et pour le recouvrement de son territoire, ainsi que de leurs aspirations à ce que cette lutte héroïque soit couronnée de victoire et à ce que les frères palestiniens recouvrent la totalité de leurs droits, sur la base des principes de la légalité internationale et d'une solution juste à même de garantir sécurité et stabilité pour tous. « Al-Qods est la capitale du prochain Etat palestinien, que nous ne cèderons jamais » Le Président Mahmoud Abbas s'est adressé, ensuite, aux participants au meeting par une allocution dans laquelle il a mis en valeur les relations fraternelles historiques et de militantisme établies entre la Palestine et la Tunisie, rappelant l'expérience vécue par l'OLP dans ce pays frère. Il a, dans ce sens, précisé que la Tunisie a, de tout temps, soutenu, à travers ses positions politiques, le peuple palestinien, indiquant que les témoignages de solidarité et d'entraide entre les deux peuples sont multiples, dont importe de citer, notamment, l'agression israélienne sur Hammam-Chott, qui a vu se mêler le sang des Palestiniens et des Tunisiens. Le Président Abbas a, par ailleurs, réaffirmé la profonde considération des Palestiniens, direction et peuple, à la Tunisie pour ses positions constantes et de principe en faveur de la cause palestinienne, soulignant que les Palestiniens trouvent en la personne du président Ben Ali l'allié le plus sincère de leur juste cause et le considèrent comme étant la voix de la sagesse et de la rationalité, ainsi qu'un leader qui ne ménage aucun effort ni conseil pour servir les droits du peuple palestinien. Il a fait observer que ses entretiens avec le Président Zine El Abidine Ben Ali, à l'occasion de cette visite, ont apporté, encore une fois, la preuve du soutien permanent du Président Ben Ali au peuple palestinien. Evoquant la situation palestinienne interne, le Président Mahmoud Abbas a mis l'accent sur les efforts soutenus déployés en vue de parvenir à une réconciliation entre les différentes parties sur la scène palestinienne. Il a affirmé que la situation de privation et de souffrance qui sévit dans les Territoires palestiniens et l'entêtement d'Israël à poursuivre ses plans de colonisation à Al-Qods et en Cisjordanie, imposent le rétablissement rapide de l'unité nationale. « Abou Mazen » a, d'autre part, rappelé les divers obstacles qui ont mis en échec, depuis la tenue du Sommet d'Annapolis (novembre 2007), les efforts destinés à réactiver le processus de paix. Il a fait observer que les développements intervenus sur la scène politique israélienne et ses calculs étroits, ont grandement contribué à avorter les négociations de paix. Il a, également, indiqué que cet échec est dû, entre autres, aux conditions imposées par le gouvernement de Netanyahou, en particulier, le fait de considérer Al-Qods comme capitale d'Israël, la nécessité pour les Palestiniens de reconnaître le caractère juif d'Israël et la mise à l'écart de la question des réfugiés dans les pourparlers. Le Président Abbas a affirmé, à ce propos, que la partie palestinienne rejette, catégoriquement, ces conditions, déclarant, à ce sujet, qu' »Al-Qods-Est est occupée et, partant, elle est la capitale du prochain Etat palestinien, que nous ne cèderons jamais ». Il a ajouté en substance : « Nous ne reconnaîtrons jamais le caractère juif de l'Etat d'Israël et personne ne pourra nous contraindre à le faire ». Le Président palestinien a, en conclusion, souligné que la partie palestinienne refuse, face à la poursuite par Tel Aviv de ses opérations de colonisation, la reprise des négociations, y compris celles indirectes, relevant que la persistance du gouvernement israélien dans sa politique de colonisation administre la preuve qu'Israël ne veut ni la paix, ni une solution ». Il a dit que la partie palestinienne est prête à appliquer les résolutions de la légalité internationale et qu'elle a honoré tous ses engagements, alors qu'Israël « n'en a honoré aucun, comme l'avouent les Israéliens eux mêmes ».