INFOTUNISIE-Pays très sensible à l'autosuffisance alimentaire, la Tunisie, bien que handicapée, en 2010 par une production céréalière moyenne (1,1 million de tonnes contre des besoins annuels de 2,7 millions de tonnes), est déterminée à aller de l'avant, aux fins d'accroître sa production céréalière et de se rapprocher au maximum de sa sécurité alimentaire. Les mesures prises, le 14 août 2010, par un conseil ministériel tenu sous la présidence du Chef de l'Etat s'inscrivent dans cette optique. Elles viennent consacrer la touche de l'homme face aux aléas naturels et renforcer la stratégie triennale 2008-2011 visant à accroître la production et à améliorer le rendement à l'hectare. Les incitations instituées, en ce mois d'août, en faveur des céréaliers sont fort substantielles. Elles consistent à subventionner les prix des semences sélectionnées, à compenser les prix de 170 mille quintaux d'orge, à maintenir les prix des céréales à la production et les primes exceptionnelles à la collecte et à faire bénéficier, pour la deuxième année consécutive, les agriculteurs de la gratuité de la première irrigation. Faut-il rappeler, ici, que le rendement à l'hectare irrigué est estimé à 80 quintaux contre une moyenne de 16 quintaux à l'hectare pour les variétés locales ? Ces prix sont supérieurs aux cours mondiaux. A titre indicatif, le prix du blé dur subventionné s'élève en Tunisie à 58 dinars le quintal contre 42,4 dinars, il y a une année, à l'échelle mondiale et celui du blé tendre à 45 dinars contre 26,4 dinars au plan international. Les prix de vente des semences sélectionnées des céréales sont fixés à 25,4 dinars environ par quintal pour le blé dur, et à 20,6 dinars environ le quintal pour le blé tendre. Il s'agit d'encourager les céréaliers à en intensifier l'utilisation à des fins de meilleur rendement. Autres avantages accordés aux agriculteurs et non des moindres : l'Etat continuera à prendre en charge, à hauteur de 50% les frais d'assurance pour la 3e année consécutive et à appliquer un taux d'intérêt (TMM+1) aux agriculteurs qui remboursent, dans les délais, leurs dettes. Pour les céréaliers et autres agriculteurs non bancables, les pouvoirs publics ont décidé de fournir des aides en nature, sous forme de semences et d'engrais, à 30 mille petits agriculteurs et aux exploitants non-bénéficiaires de crédits saisonniers. Les créances de quelque 2000 agriculteurs affectés par la sécheresse et des affiliés du fonds seront rééchelonnées sur 5 ans, sans intérêts, par le biais du Fonds national de Garantie. Mieux, cette catégorie d'agriculteurs se verra octroyer de nouveaux prêts. Les éleveurs ont bénéficié de leur lot d'incitations : pas moins de 210 mille petits éleveurs seront approvisionnés en aliments composés pour bétail. Même en cas de poursuite de la sécheresse en 2010-2011, l'Etat a prévu un stock de réserve d'orge ordinaire de 200 mille quintaux. Rappelons que la stratégie triennale (2008-2011) touche la filière dans son ensemble : encadrement des céréaliers, financement, exploitation des créneaux porteurs (irrigué), recherche (création d'un technopôle des grandes cultures). Par-delà cette stratégie, les structures d'appui à la filière céréalière s'emploient à introduire de nouvelles variétés à haut rendement, à l'instar de la variété italienne (Sorogolla et autres…). Le rendement de ces variétés expérimentées au nord du pays est estimé à 70 quintaux à l'hectare contre une moyenne de 16 quintaux à l'hectare pour les variétés locales.