La campagne céréalière, dans les régions du Nord et du Nord Est du pays, qui est sur le point de prendre fin, s'annonce pour cette année, exceptionnelle. La céréaliculture a profité cette année d'excellentes conditions climatiques (la pluviométrie) et a bénéficié d'un réel encouragement du chef de l'Etat. Et cela par une panoplie de mesures et une revalorisation des prix encourageant les céréaliculteurs à augmenter leur production. Les résultats sont à la mesure des attentes, d'autant que les membres du comité national de suivi de la campagne de la moisson, qui se sont déplacés sur le terrain annoncent, jusqu'à la première moitié de ce mois, une production de l'ordre de 10,7 millions de quintaux de céréales (6,2 millions de quintaux de blé dur, 1,8 millions de quintaux de blé tendre, 2,6 millions de quintaux d'orge et 50 000 quintaux de triticale). En effet, les grands producteurs céréaliers ont déjà encaissé leur dû au titre de la récolte à hauteur de 70% d'entre eux, des rentrées d'argent qui devraient permettre aux agriculteurs d'entamer, dans de bonnes conditions, les préparatifs pour la prochaine saison agricole. De ce fait, il importe de donner la priorité, au cours des opérations de collecte, aux récoltes laissées en plein air et de les transporter vers des centres de collecte appropriés. Une meilleure coordination entre les services de collecte a, en outre, été recommandée afin de garantir une meilleure répartition des récoles entre les centres pour désencombrer et réduire la pression sur certains d'entre eux. Bien que la récolte a été bonne cette année, la filière n'a toujours pas réussi à résoudre certains problèmes récurrents, voire structurels à l'agriculture tunisienne, notamment en matière de transport et de stockage des récoltes à destination des centres de collecte équipés de silos. D'où des capacités de stockage insuffisantes qui pourraient avoir pour conséquence l'altération de récoltes exposées en plein air et sensibles aux variations climatiques ou aux attaques par des parasites ou éléments organiques nuisibles. Citons l'exemple du gouvernorat du Kef qui a enregistré lors de cette saison agricole, de nouveaux records dans le secteur des cultures céréalières irriguées. Ainsi, La production du blé dur a pour la première fois atteint le seuil de 90 quintaux à l'hectare, celle du blé tendre le seuil de 95 quintaux à l'hectare dans les périmètres irrigués d'Oued Souani. Ces productions sans précédent permettront de développer le secteur irrigué dans la région et en particulier autour du nouveau barrage de Sarrat (sud du gouvernorat) dont la construction vise la création de huit nouveaux périmètres irrigués pour le renforcement de la production agricole dans tous ses volets (céréales, fourrages, maraîchage, arboriculture,...) Pour la région de Béja, elle s'est dotée de plans sectoriels pour la promotion du rendement agricole dans les principales filières, notamment les céréales. Parmi les objectifs du plan pour le développement du secteur céréalier, la mobilisation de 8700 hectares pour les cultures céréalières en irrigué, durant la campagne 201-2012, contre 7500 ha, actuellement, et la réalisation d'un rendement à l'hectare de 55 quintaux de céréales pour les cultures extensives, contre 28, durant l'actuelle campagne. Au vu de ces conditions, il s'avère primordial d'assurer la bonne coordination entre les différents intervenants que ce soit au niveau logistique ou du transport, d'assurer par la même occasion un rééquilibrage entre les différents centres de stockage, d'autant que certains sont plus sollicités que d'autres, et que certains centres de collecte ne sont pas exploités à leur pleine capacité. Néanmoins, la mesure phare demeure sans doute la revalorisation des prix qui a été maintenue par l'office des céréales jusqu'au 31 aout 2009. Cette mesure comprend le subventionnement par l'Etat du blé dur à hauteur de 15 dinars le quintal, du blé tendre à hauteur de 10 dinars le quintal, 10 dinars également le quintal pour l'orge et le triticale. Par ailleurs, un plan national de promotion du secteur (2009-2016) a été arrêté, pour porter les taux de production à 27 millions de quintaux par an. La réalisation de cet objectif demeure tributaire, a-t-il dit, de la maîtrise des techniques de production à travers l'intensification de l'utilisation des semences sélectionnées et le choix des variétés adaptées en fonction des régions, la lutte contre les mauvaises herbes, la fertilisation, la mécanisation du secteur, l'application des techniques d'assolement et des directives de la carte agricole. Les quantités de semences sélectionnées plantées ont évolué cette saison pour atteindre 265.000 quintaux. L'objectif assigné est de porter ce chiffre à 450.000 quintaux à l'horizon 2011. Les superficies emblavées ont atteint environ 530.000 ha. Ces superficies ont fait l'objet de fertilisation azotique et ont été traitées par 180.000 tonnes d'ammoniac. Quelque 150.000 hectares ont été traités contre les maladies fongiques.