Un séminaire tuniso-français sur le nucléaire civil se tiendra les 26 et 27 novembre courant à Tunis. Il permettra de présenter les grandes lignes du projet de la centrale électronucléaire du pays. La Tunisie qui a opté pour l'électronucléaire en tant qu'alternative énergétique à long terme, ambitionne de réaliser cette centrale d'ici 2020 et tirer profit de l'expérience française en la matière qui date des années 50. La production de la centrale électronuclaire tunisienne variera entre 700 et 1000 Mégawatts (MW). Elle représenterait 10 à 15 % de la capacité de production électrique totale du pays. La Tunisie s'est inspirée de l'expérience d'un certain nombre de pays pour la maitrise de l'électronucléaire. Ainsi deux séminaires ont déja été organisés à cette fin, avec le Canada et l'Afrique du Sud. M. Serge Degallaix, ambassadeur de France à Tunis, a indiqué, mercredi, lors d'une rencontre avec la presse, que son pays est un partenaire qui entend appuyer les efforts de la Tunisie en apportant son savoir-faire et formant des ingénieurs et des techniciens qui seront à même de gérer un projet de production de l'électronucléaire ainsi que les questions de sécurite qui en découlent. 7 ingénieurs tunisiens suivent, actuellement une formation en génie atomique en France. Le Président Ben Ali avait décidé le 3 novembre 2006, de confier à la STEG, l'élaboration des études relatives au développement de la production d'électricité au moyen de l'énergie nucléaire. La Société Tunisienne de l'Electricité et du Gaz a été, ainsi, chargée de réactiver les compétences rassemblées au sein de la cellule nucléaire créée dans les années 1970. Un comité d'experts tunisiens composé également de membres de l'AIEA (agence internationale de l'énergie atomique) a été constitué. A rappeler que la Tunisie qui avait ratifié le traité de non-prolifération (TNP) le 26 février 1970, a signé le 24 mai 2005 le protocole additionnel au TNP autorisant les inspections internationales inopinées dans les installations nucléaires. M. Ali Mustapha Fkih, chef du projet de la centrale électronucléaire tunisienne à la Société tunisienne de l'électricité et du gaz a indiqué, à cette occasion, que la STEG a entamé avec le ministère de l'enseignement supérieur, l'étude de faisabilité du projet devant être achevé en 2011, et un groupe d'ingénieurs multidisciplinaires a été créé pour étudier les questions relatives à la réglementation et aux textes juridiques, à la faisabilité technico-économique du projet et à la taille de la centrale. La consommation tunisienne qui s'accroit de 6% par an, est appelée à doubler en 2021, date de l'entrée en activité de la centrale nucléaire, surtout avec la réalisation de plusieurs mégaprojets dans le pays. A relever que l'industrie nationale sera mise à contribution dans le développement du nucléaire en Tunisie à la faveur de l'identification des secteurs d'activité pouvant participer à la construction de la centrale. Une centaine d'entreprises privées seront d'ailleurs invitées au séminaire tuniso- français. Les entreprises tunisiennes contribuent, déja, à hauteur de 25% à la réalisation des centrales électriques conventionnelles. Il y a lieu de rappeler qu'à l'horizon 2050, l'objectif est le parachèvement de la boucle électrique méditerranéenne qui est en train de se mettre en place. La Tunisie est déja connectée à l'Algérie et en cours de connexion avec la libye dont le réseau est relié à l'Egypte. S'agissant de la coopération tuniso-française, un premier accord intergouvernemental avait été signé entre la Tunisie et la France en 1985, prolongé par un accord de coopération entre le CEA (commissariat français de l'énergie atomique et le CNSTN (centre national des sciences et technologies nucléaires), conclu en 1996 et renouvelé le 14 décembre 2006, portant sur le conseil scientifique et stratégique et de la formation en ressources humaines. Un accord-cadre de coopération, concernant entre autres le nucléaire, a été signé en mai 2006. Lors de la visite du président Sarkozy en Tunisie en avril 2008, un accord intergouvernemental de coopération bilatérale dans l'électro-nucléaire a été paraphé et devrait être signé prochainement.