Après cette phase préparatoire d'étude, un appel d'offres sera lancé pour choisir les partenaires du projet, durant une période de trois ans (2012-2015). Pour cette phase, «le premier scénario consistera à répartir le financement entre le fabricant (70%) et l'autofinancement (30%). Pour le deuxième scénario, on aura recours aux bailleurs de fonds et aux banques», nous a souligné M. Mustapha Fekih Ali, chef du projet, lors de la 3ème journée de l'électronucléaire consacrée à l'expérience française, tenue les 26 et 27 courant. La troisième phase serait celle de la construction et des essais de mise en service qui s'étalera de 2016 à 2023. Durant cette phase, on précédera à la fabrication des équipements, l'installation des équipements électromécaniques, aux essais et mises au point ainsi qu'à la mise en service industriel et commercial. En dernier lieu, la phase d'exploitation de la centrale s'étalera sur 60 ans. Réaliser l'indépendance énergétique En fait, on estime qu'avec l'installation de la centrale électronucléaire qui aura une capacité de production de 600 MW-, on pourrait arriver à une indépendance énergétique grâce à une diversification des sources d'approvisionnement. Ceci permettra également une émission réduite du CO2. Ajoutons à cela la faible part du combustible nucléaire par rapport au coût global du kWh produit. «Actuellement, nous faisons face à une demande croissante en électricité estimée à 6,6% par an. La production nationale des hydrocarbures et limitée, s'accompagnant avec une évolution rapide des prix, affectant sensiblement le coût du kWh», nous a indiqué M. Othmane Ben Arfa, PDG de STEG. Disons aussi que cette démarche répond à un souci de planification énergétique qui prend en compte la demande d'énergie qui sera plus développé à l'avenir. «Avec les méga projets qui s'annoncent en Tunisie dans les années qui viennent, on aura à faire face à une demande croissante en énergie électrique. Il faudrait donc préparer la relève pour ne pas se trouver en situation déficitaire», nous a expliqué M. Fekih Ali. Préparer l'infrastructure Une telle décision fait déjouer des mécanismes réglementaires, sécuritaires et organisationnels. Des conventions et des accords de coopération techniques et scientifiques ont été engagés avec l'Agence International de l'Energie Atomique (2008-2011)0. Un second accord de coopération tuniso-français sera signé lors de la prochaine visite du Premier Ministre français ainsi que des conventions avec des organismes nationaux tels que le CETIME, le CNSTN, etc. La mise en place d'un cadre législatif et réglementaire est également envisagée. Un projet de texte de loi nationale sur l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire et ses applications est en cours de préparation. On envisage aussi de créer une Agence Nationale de l'Energie Nucléaire (ANEN) ainsi que d'une Agence Nationale de Sûreté Nucléaire (ANSN). Concernant le site qui accueillera la centrale, deux sites potentiels sont envisagés, mais qui ne sont pas encore rendus publics. M. Rabeh J'rad, Directeur Général Adjoint de la STEG, a affirmé que chaque site à ses avantages et ses inconvénients en insistant que l'équipe de la STEG se contente de donner des choix d'évaluation techniques alors que le choix du site est l'affaire de la décision politique. Le coût du projet n'a pas été également communiqué. « C'est difficile d'évaluer le coût alors qu'on est encore en phase d'étude faisabilité. Ceci ne pourra être possible qu'au lancement de l'appel d'offres », a expliqué M. J'rad. Pour ce qui est du développement des Ressources Humaines, tout un programme de formation est mis en place pour préparer des experts en énergie nucléaire. Le PDG de la STEG a affirmé que sept nouveaux ingénieurs sont actuellement en formation en génie atomique à l'Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires - CEA en France. Deux experts nationaux en génie nucléaire ont été recrutés. Un plan de formation global dans les sciences et techniques nucléaires est en cours d'élaboration avec le Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Technologie pour le lancement d'un master en génie nucléaire et d'un master en génie énergétique.