Les travaux de la conférence tuniso-égyptienne, qui se tient, les 16 et 17 février, sur le thème : « l'information religieuse et les défis de l'époque », se sont ouverts, lundi matin, à Tunis, sous la co-présidence de MM. Boubaker El Akhzouri, ministre des Affaires religieuses et Mahmoud Hamdi Zaqzouq, ministre des Wakf de la République arabe d'Egypte. Ont, notamment, assisté, à la séance d'ouverture de la conférence, M. Rafaa Dkhil, ministre chargé de la Communication et des Relations avec la Chambre des députés et la Chambre des conseillers, Cheikh Othmane Battikh, Mufti de la République Tunisienne ainsi des journalistes, des professeurs universitaires et des cadres religieux et nationaux. Dans une communication donnée à cette occasion et intitulée : « l'information religieuse en Tunisie, réalité et perspectives », M. Boubaker El Akhzouri a souligné la volonté du Président Zine El Abidine Ben Ali de rationaliser le discours religieux en cette époque de mondialisation, afin qu'il contribue à l'élévation de la vie spirituelle et à l'impulsion du processus de développement global, tout en l'adaptant, aux mutations de l'époque et aux impératifs de la modernité, dans la mesure où la religion est un facteur de force et d'invulnérabilité et un attribut de développement et de progrès. Le ministre a souligné l'importance du discours religieux dans l'édification d'une pensée éclairée et dans l'ancrage d'un comportement sain ainsi que dans la promotion des valeurs de l'ijtihad et du labeur et la propagation des nobles préceptes de la sublime religion islamique. Il a relevé que le discours religieux est appelé, face aux flux d'informations générés par les médias, à s'employer à la sensibilisation et à l'éclairage. Il s'agit, a-t-il dit, d'une responsabilité religieuse, culturelle et civilisationnelle devant être accomplie comme il se doit. Il a, par ailleurs, mis en relief les efforts déployés par la Tunisie, en matière de promotion de l'information religieuse, afin de le mettre au diapason de la dynamique de la société, incitant à la science utile et traitant des différents sujets qui collent à la réalité des gens et à leurs préoccupations. Le ministre a, également, mis l'accent sur l'impératif de permettre au public, notamment, les jeunes, d'acquérir une connaissance religieuse à même de les protéger contre l'extrémisme, le fanatisme et les dangers du dogmatisme, tout en les enracinant dans leur identité et en leur inculquant les vertus du dialogue constructif et de l'acceptation de l'opinion d'autrui. M. El Akhzouri a fait remarquer que, parmi les constantes de l'information religieuse en Tunisie, figure sa cohérence avec la spécificité de la pensée tunisienne éclairée et fondée sur l'ijtihad ainsi que sur la consécration des valeurs d'ouverture, de tolérance, de fraternité et de modération, en se basant sur les idées réformatrices et éclairées des savants de la Tunisie et des Cheikhs de la mosquée d'Ezzitouna, à travers les époques, aussi bien dans les fatwa (avis religieux) que dans le domaine des sciences islamiques, outre les ouvrages de référence de la bibliothèque du machreq tels que les oeuvres des cheikhs d'El Azhar. De son côté, M. Mahmoud Hamdi Zaqzouq, ministre égyptien des Waqfs a, dans un exposé intitulé « Regard sur la toile de fond intellectuelle des préjugés occidentaux sur l'Islam », souligné que l'image négative diffusée par la presse occidentale n'est pas nouvelle mais remonte à des époques très anciennes, citant, à cet égard, notamment l'époque des croisades. Cela, a-t-il indiqué, n'a pas empêché l'Occident de tirer profit des réalisations de la civilisation arabo-islamique à travers l'Andalousie et Sicile et procéder à la traduction des œuvres scientifiques des musulmans. Il a fait remarquer que cette image négative sur l'Islam s'explique par trois facteurs essentiels à savoir « le patrimoine théologique extrémiste » qui s'est élevé contre les sciences islamiques et entravé leur diffusion, « Le mouvement orientaliste en Europe », né de ce courant théologien et visant l'évangélisation des musulmans pour servir les desseins de la colonisation européenne dans le monde musulman de l'époque. Il a ajouté que les ouvrages scolaires des écoles occidentales constituent le troisième facteur de nature à porter atteinte à l'image de l'islam en ce sens qu'ils comportent plusieurs données erronées. Il a souligné la nécessité de mettre en place une stratégie d'information efficiente garantissant la conjugaison des efforts arabes et islamiques afin de combattre cette image fallacieuse et négative sur l'islam, une stratégie fondée sur une approche scientifique, rationnelle et objective en harmonie avec l'époque, en plus de la nécessité d'œuvrer à promouvoir le discours religieux et à le diffuser dans toutes les langues. Le ministre égyptien des waqfs a souligné la nécessité de dynamiser le rôle des centres de recherches islamiques et de coordonner leur action avec celle des moyens d'information arabe dans l'objectif de diffuser un discours religieux éclairé qui s'adresse à l'esprit rationnel et non aux sentiments, tout en œuvrant à mettre en place des stratégies d'information dans le cadre de la ligue des Etats arabes, de l'Organisation du Congrès Islamique (OCI) et de l'Union des universités islamiques. Les travaux de cette conférence se déroulent dans le cadre de deux séances comportant des interventions sur des thèmes traitant de l'image de l'Islam dans les médias arabes et occidentaux.