Dr Moncef Marzouki, secrétaire général du parti du Congrès pour la République (CPR) a présidé, dimanche 05 juin 2011, un grand meeting à Nabeul, en présence des militants et des sympathisants du parti, venant de tous les coins du Cap Bon. La salle de Nabeul center était archi-comble. C'est un très beau succès dont se félicite le CPR pour son premier passage à la cité des Potiers. Le secrétaire général du parti a insisté sur la nécessité de rompre avec la dictature qui était la spécificité des deux précédents régimes. Il a indiqué, dans ce sens, que le Parti véhicule une vision politique fondée sur des critères moraux, prenant en considération les aspects de civilisation et d'universalité qui ont distingué la Tunisie, tout au long de son histoire. « Le pays passe par une phase difficile. Plusieurs difficultés nous guettent et nous devons faire preuve de pondération pour dépasser cette étape transitoire en dépit des tentatives isolées visant à consacrer le tribalisme », a-t-il précisé. Dr Marzouki a estimé que la multiplication des partis est une chose normale dans une période de transition vers la démocratie. « Le japon a connu 400 partis, le Portugal 80. C'est encourageant dans ce dynamisme politique. Mais il y aura des regroupements autour des six grandes familles politiques. Il faudrait cependant être vigilant et faire face à ces forces rétrogrades qui essaient de faire échouer le processus de transition démocratique. Non à la personnalisation du pouvoir, non au régionalisme. Oui pour un pays démocratique et ouvert », a affirmé le secrétaire du parti. « Lutter contre la dictature c'est notre priorité. Nous sommes contre le régime présidentiel qui a dévié sous le Président déchu de ses objectifs initiaux pour basculer dans la dictature. Le régime parlementaire a aussi ses limites et plusieurs pays européens qui ont suivi ce système ont connu beaucoup de crise. Oui pour un parlement pluriel, un gouvernement responsable devant le parlementaire avec une séparation des pouvoirs et une justice indépendante », a ajouté Dr Marzouki. Evoquant le projet d'alliance entre le CPR et Ennahdha, Dr Marzouki a précisé que le CPR récuse la diffusion d'informations erronées et fallacieuses qui ne s'appuient pas sur des sources fiables. « Le CPR réaffirme son attachement aux principes de dialogue et de concertation avec les différentes sensibilités politiques. Nous allons présenter aux prochaines élections avec nos propres listes. Nous n'avons pas l'intention de nous allier avec un parti politique quel qu'il soit. Nous sommes un parti ouvert. Nous refusons l'extrémisme et l'anarchie et nous demandons aux Tunisiens de rompre avec la peur et la dictature », a souligné le secrétaire général du parti qui devait assister à la fin du meeting à la constitution du bureau local du CPR de Nabeul. Mohamed Abbou, membre du bureau politique du parti, a précisé que le CPR se présentera aux élections de l'Assemblée constituante, le 16 octobre en faisant prévaloir, avant tout, l'intérêt de la Tunisie. Il n'y aura pas de parti dominant. C'est un des acquis de la démocratie qui respecte toutes les sensibilités et renforce le consensus : « Nous exprimons le souhait de voir le pays se doter d'un gouvernement d'union nationale. Notre parti s'emploie actuellement à élaborer son programme et des propositions qui répondent aux aspirations des Tunisiens. D'ailleurs 80 spécialistes et experts travaillent d'arrache-pied pour élaborer notre stratégie et notre programme économique, culturel et social, qui sera présenté au cours de notre congrès du 24 au 26 juin 2011, à Kairouan ».