« Aucun des partis politiques n'a parlé du marché financier tunisien », a indiqué M. Fadhel Abdelkeffi, Président de la bourse, lors d'une conférence débat, organisée, jeudi, 16 juin 2011, à Tunis, par le club finance de l'Atuge. Le sujet de la bourse est très important. Pourtant, aucun parti n'a présenté, dans son programme, le rôle du marché financier. Le marché de la bourse de Tunis est en baisse de 20%. Une baisse qui n'est pas très importante, selon M. Abdelkeffi, mais il faut prendre des décisions intenses. L'investissement national est financé à hauteur de 94% par le secteur bancaire. Le capital risque s'est développé dans le giron des banques, d'où l'émergence d'une forme déguisée de crédit. L'appel direct à l'épargne est très peu développé. Le rôle du marché boursier est resté marginal dans le financement de l'économie. Un état des lieux du marché financier tunisien a été, en effet, dressé par M. Abdelkeffi. Le marché tunisien souffre déjà d'un manque de substance et de liquidité. Cette carence est expliquée par une taille trop petite au regard de l'économie, un nombre réduit de sociétés cotées et un marché peu représentatif de l'économie nationale. Ceci peut également s'expliquer par une liquidité fortement concentrée sur un nombre réduit de titres et un manque d'investisseurs institutionnels. La bourse de Tunis répond aux meilleurs standards techniques et réglementaires. Elle a subit une réforme fondamentale dès 1994. Elle est considérée parmi les premières dans le monde arabe (création du CMF, de la Sticodevam d'une Bourse privée, dématérialisation des titres…). Elle est aussi caractérisée par un environnement institutionnel et technologique de qualité (autorités de contrôle et de régulation, système de cotation électronique, traçabilité parfaite des ordres, dénouement rapide des transactions). La bourse de Tunis s'est dotée des ressources humaines qualifiées et un cadre fiscal encore attrayant : exonération des dividendes, imposition limitée des plus values. Malgré une infrastructure de premier plan, la Bourse de Tunis fait preuve d'un retard manifeste, tant au niveau interne qu'au niveau externe, a précisé le président de la bourse. Par contre, pour développer le marché financier. Il a proposé trois piliers majeurs, sur lesquels, la Tunisie doit trancher. Par conséquent, il faut rétablir la confiance et assurer une meilleure transparence sur le marché, imposer davantage d'obligations en matière d'information financière et assurer une offre suffisante et continue de titres de qualité. Il faut aussi assurer une demande stable.