Malgré le contexte économique difficile, les vacances demeurent une aspiration centrale dans la vie des Tunisiens. Mais ces vacances au soleil seraient compromises cet été par la tourmente financière. Malgré la baisse des prix dans nos hôtels, un Tunisien sur trois renoncera à partir en vacances, principalement par manque de budget. Touchés par la crise, plus de la moitié des Tunisiens renonceraient à leurs vacances d'été. La majorité des estivants a ainsi privilégié des vacances économiques : certains séjourneront dans leur famille, d'autres chez des amis. En outre, plusieurs déclarent vouloir restreindre leur budget durant leur séjour et rester chez eux. « Cette année, la crise nous oblige à passer à Sousse chez nous. On est habitué à partir à Hammamet. Promis, les économies qu'on fera on les remettra pour les vacances d'hiver », avoue Hédia, une jeune cadre. Pour Aida, son budget l'a freiné de passer quelques jours à Djerba : « Oui, pour moi la crise a déjà modifié mon programme de vacances estivales. Je me suis acheté une tente à 2 places, que je vais planter au fond de mon jardin, une grande bassine que je vais remplir d'eau, je vais fermer les yeux, et me voila transportée à l'île de rêve, où j'allais habituellement toutes les années ». « Et pourtant, cette année les hôtels sont à moitié vides. Allez y comprendre quelque chose ! Mais avec quatre enfants et la cherté de la vie, on est obligé de passer les vacances chez soi », dit Sami un jeune restaurateur. « Il est vrai que la crise a changé les habitudes des Tunisiens. J'ai rien économisé cette saison. J'ai pris mes deux enfants pour aller passer une semaine chez ma tante à Kairouan », précise Nadia. Mais il ne faut pas généraliser, certains Tunisiens ne sont pas prêts à renoncer à leurs vacances cet été et ce même dans le contexte économique actuel. Globalement, les réservations stagnent ou sont en hausse, mais les réservations de dernière minute pourraient changer la donne. « Malgré le contexte économique de défiance, de craintes de l'avenir et de pression sur le pouvoir d'achat, certains Tunisiens adaptent leurs vacances avec plus de destinations proches et des séjours plus courts. Un week end à Hammamet leur fait changer d'air », dit un agent de voyage. Cyrine, mère de deux enfants ne recule pas pour aller se bronzer à Mahdia « même s'il faut se serrer la ceinture je ferais tout pour emmener mes deux fils en vacances et c'est important pour moi. Lorsque l'on travaille toute l'année il faut s'aérer sinon c'est pétale de plombs oblige ! Le budget sera certes serré. Ce ne sera pas resto tous les jours et activités plein pot mais la mer sera au rendez vous avec des choses simples qui font qu'on profite tout aussi bien des vacances malgré cette "crise" qui nous fait baisser le moral depuis janvier » . Bref, cette crise est une bonne excuse pour plusieurs Tunisiens mais pour d'autres, on ne peut pas se priver du soleil et de la mer.