La tendance à la hausse vers la parentalité tardive a amené les chercheurs à présenter les résultats de leurs études à près de 9000 participants de diverses nationalités, lors du Congrès annuel de la Société Européenne de Reproduction Humaine et d'Embryologie (ESHRE), dont l'édition 2011 s'est tenue du 03 au 06 juillet à Stockholm (Suède). Parmi les thématiques abordées dans ce rendez-vous mondial incontournable, les spécialistes maghrébins se sont fortement intéressés aux questions liées à la sécurité des patients et aux coûts des nouveaux traitements de fertilisation et de reproduction. Un intérêt particulier a été accordé à l'étude internationale du Pr. Neil Cashman, qui met en évidence le risque des produits pharmaceutiques dérivés d'urine dans le traitement de l'infertilité féminine. En effet, les femmes ayant été sujettes à des injections de produits fertilisant dérivés d'urine risquent de développer une maladie à prion, à l'origine de problèmes de santé d'ordre neurologique comme la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez l'être humain ou encore le syndrome de la vache folle chez les bovins. Les résultats de cette étude internationale soulignent l'avancée des recherches scientifiques et mettent en comparaison les risques liés aux produits dérivés d'urine par rapport aux produits recombinants, une alternative déjà existante sur le marché Maghrébin. « Nous avons pour la première fois détecté des protéines prions dans les produits pharmaceutiques dérivés d'urine mais pas dans les produits pharmaceutiques dits recombinants », a déclaré le Pr. Cashman, professeur en neurologie, directeur scientifique de PrioNet Canada et membre du directoire du centre de recherche en neurodégénérescence et anomalies de configuration protéique à l'Université de British-Columbia. « Il est important d'examiner si les risques de ces produits peuvent désormais l'emporter sur leurs avantages », a souligné le Pr. Cashman, ajoutant que l'ampleur du risque est à ce point difficile à déterminer et des études scientifiques plus poussées seront nécessaires. Les résultats indiquent, en effet, que les méthodes actuelles de dépistage ne permettent pas de détecter les prions dans l'urine des donneurs infectés. Ces derniers sont souvent mélangés à celle de milliers d'autres donneurs, ce qui rend impossible l'identification de ceux infectés. Près de 100 000 femmes au Maghreb se voient prescrire chaque année des hormones de fertilité, parfois dérivés d'urine. Il est à noter qu'en Afrique du Nord, la différence de coût pour un traitement dérivé d'urine ou à base d'hormones recombinantes est quasiment inexistante. En attendant de connaître la position des autorités locales sur les mesures à prendre, le choix revient donc au médecin traitant et à la patiente quant aux risques des produits urinaires. D'autant plus que la sécurité sociale au Maroc, Algérie et Tunisie prend en charge les deux versions du traitement déjà commercialisées sur ces marchés. Les spécialistes maghrébins se sont également penchés sur la personnalisation du traitement hormonal, comme une méthode efficace d'anticipation des résultats et par conséquent d'optimisation de coût pour le patient.