L'Association des directeurs de journaux et le Syndicat tunisien des dirigeants de médias ont fait part de leur "désagrément" en raison de "leur exclusion de l'élaboration du projet du décret-loi relatif à l'organisation du secteur audio-visuel préparé par l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication". Ils ont, également, dénoncé la création, prévue par ce projet, d'une haute instance indépendante de la communication audiovisuelle ayant des prérogatives répressives l'autorisant à fermer une radio ou une télévision". Dans une déclaration commune publiée, lundi, les deux structures estiment que ce projet constitue une mesure "privative de libertés" qui "enchaîne les entreprises et anéantit les objectifs de la Révolution". Ils ont appelé l'INRIC à renoncer à ce projet et à élaborer un nouveau projet auquel participent les différentes parties, exprimant leur entière détermination à défendre leurs droits par tous les moyens prévus par la loi. Ils ont, en outre, appelé à ouvrir le dossier de l'information de manière sérieuse et à examiner ses problèmes, notamment, l'emploi, les salaires et les rapports avec le pouvoir. Ils ont appelé les journalistes, à travers leur syndicat, "à coordonner ensemble afin de défendre la profession contre les menaces qui peuvent lui porter atteinte. Ils ont exhorté le gouvernement, les partis et la société civile, à "assumer entièrement leurs responsabilités et à exprimer leurs positions à l'égard de ces projets arbitraires attentatoires à la liberté d'information et à son avenir en Tunisie". L'Association des directeurs de journaux et le Syndicat tunisien des dirigeants de médias ont fait part, également, de leur "profond mécontentement de l'atteinte portée à l'image des chefs d'entreprises de presse auprès de l'opinion publique, en raison des déclarations de dénigrement délibéré faites par l'Instance Nationale pour la réforme de l'information et de la Communication", considérant cette attitude comment étant préjudiciable aux entreprises de presse et à leurs personnels. Le communiqué des deux structures patronales fait suite à un communiqué commun publié par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), le Syndicat général de la culture et de l'information relevant de l'UGTT et l'Instance nationale indépendante pour la réforme de l'information et de la communication (INRIC). Les trois structures ont dénoncé, mardi 14 septembre 2011, "les tentatives de putsch menées actuellement contre des syndicats légitimes dans le secteur de la presse". Elles s'indignent des restrictions exercées contre l'activité syndicale au sein de certains organes d'information, qualifiées de "violation de la législation nationale et des conventions internationales". Elles "fustigent toutes tentatives de putsch contre les structures syndicales légitimes et contre les syndicalistes de certaines entreprises de presse, dont notamment "Dar El Anwar" et la Société SNIPE", réaffirmant leur attachement à défendre l'action syndicale au sein des entreprises d'information et leur rejet catégorique de toutes les pratiques qui rappellent l'ancien régime. Le SNJT, le syndicat général et de la culture et de l'information et l'INRIC condamnent aussi fermement "la campagne de diffamation et de calomnie dirigée contre l'INRIC par les caciques de l'ancien régime qui suppliaient le président déchu de postuler à un nouveau mandat en 2014 et qui s'opposent aujourd'hui à toute réforme susceptible de les déposséder des privilèges mal acquis sous le régime dictatorial, au premier rangs desquels figurent les responsables des chaînes Hannibal TV et Nessma". Elles appellent, en outre, le gouvernement de transition à réviser les critères de distribution de la publicité de l'Etat et des abonnements contractés par les entreprises et établissements publics, afin d'accorder des chances égales à toutes les entreprises de presse et en particuliers aux nouvelles entreprises. Les trois instances exhortent le gouvernement à veiller au respect des dispositions de la convention collective de la presse écrite, et qui privent toute entreprise contrevenante de publicité publique. Elles insistent, en outre, sur l'impératif de mettre un terme au vide juridique et d'accélérer la promulgation des textes législatifs garantissant la protection de la liberté de presse et d'expression, et organisant le secteur de l'information conformément aux législations en vigueur dans les pays démocratiques.