La nuit venait de tomber sur un joli week-end. Il faisait beau sur Nabeul. Un vent léger et frais caressait doucement la ville dimanche. Après une journée chaude et tendue dans les bureaux de vote, on passait au dépouillement. Les électeurs attendent avec impatience l'issue du scrutin. Tout a commencé dès la fin du vote dans les bureaux en charge du dépouillement. De l'urne à la comptabilisation du suffrage exprimé, le bulletin passe en effet entre plusieurs mains et par différents états. A l'origine un bout de papier, il se dématérialise ensuite pour devenir une série de données au sein d'un système informatique, avant d'être finalement intégré aux résultats du scrutin. Un itinéraire complexe donc, constitué de différentes étapes et qui doit être parcouru en un minimum de temps tout en garantissant un maximum de sécurité. Dans le hall du centre culturel Néapolis, des bureaux de dépouillement reçoivent les derniers résultats. Le dépouillement se divise en trois étapes : le tri, c'est-à-dire le contrôle et l'évaluation de la validité des bulletins, la saisie manuelle puis informatique des bulletins et le calcul des résultats. A l'entrée du centre du dépouillement, des policiers en uniforme contrôlent le bon déroulement du tri, tandis que chaque parti attend patiemment le verdict. Les premiers résultats devraient tomber l'après-midi. On assiste en outre à une demande toujours croissante d'informations à deux niveaux, sur l'avancée du processus de dépouillement lui-même et sur les résultats. Déjà on parle de la victoire des Nahdhaouis et du CPR. Dans le hall du centre du tri, les dialogues faisaient penser à une partie de ping-pong. Certains militants de partis annonçaient à haute voix leur victoire dans tel bureau, à mesure du dépouillement. Cela semblait extrêmement serré noud dit Néjib Ben Zaied d'Ettakatol : « Nous attendons depuis 24heures le résultat. Je viens d'apprendre de bonnes nouvelles dans certains centres de Nabeul. On est confiant pour l'emporter ». Un membre du PDP n'a pas beaucoup apprécié le verdict : « Peu d'électeurs ont voté pour notre parti. Mais il faut accepter les résultats du scrutin quel que soit les gagnants » Pas plus loin un candidat d'une liste indépendante attend patiemment le verdict : « Je ne m'attendais pas à grand chose. L'essentiel pour moi est de participer et je pense que ces élections libres et pluralistes ouvrent la voie à une vraie démocratie en Tunisie ». M.Y Crédits photos : Rached Berrazagua