Les discussions avec les Islamistes d'Ennahdha et avec tous les partenaires politiques ont commencé. Elles se poursuivent en attendant l'annonce des résultats électoraux définitifs. C'est ce qu'a annoncé le chef du Forum démocratique Ettakatol, Mustapha Ben Jaafar. Dans une interview accordée au journal « leparisien.fr », Dr Ben Jaafar a annoncé qu'il veut incarner la volonté consensuelle dans le nouveau gouvernement tout en assurant la sérénité avec la communauté internationale qui ne doit pas avoir peur des islamistes d'Ennahdha. Les islamistes d'Ennahdha sont arrivés en tête des premières élections de l'après Ben Ali : « Je n'ai pas attendu ces résultats pour dire que nous ne devons plus avoir peur de qui que ce soit, pas de l'islamisme seulement. Nous devons d'abord nous réconcilier entre nous-mêmes, accepter l'autre, croire que cette société tunisienne est une société de la modération et de l'ouverture. Pour ne pas laisser le pouvoir à un seul parti, il est possible de travailler sur un projet de constitution avec des islamistes, en considérant que nous sommes dans une situation exceptionnelle et que nous ne sommes pas dans un scénario classique de majorité-minorité. Parce que nous sommes à un virage où beaucoup de choses importantes et qui vont déterminer l'avenir du pays vont se décider au cours de la prochaine année ». Dr Ben Jaafar a, également, précisé qu'il est candidat potentiel pour les premières responsabilités. « Je n'ai pas encore fixé mon choix. Mais je suis un candidat potentiel à la présidence de la République, pourquoi pas ? Parmi mes priorités, réaliser le changement, répondre aux attentes urgentes de la population, notamment la question du chômage et de la pauvreté, de la précarité et des disparités entre les régions. Puis, et c'est peut-être la tâche essentielle au cours de l'élaboration de la nouvelle constitution, faire tout pour préserver les acquis de la société tunisienne en terme de modernité, de démocratie et des libertés, d'égalité entre les hommes et les femmes. Il faut préserver l'unité nationale, surtout éviter la bi-polarisation de la vie politique qui pourrait être source de tensions, et être convaincu que pour atteindre ces objectifs, dans une année cruciale, il faut qu'il y ait la sécurité, la stabilité ».