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Tunisie : le Pati Ennahdha en manque d'un Congrès Constitutif
Publié dans Investir En Tunisie le 18 - 11 - 2011

Il devient de plus en plus clair que la Révolution Tunisienne, a surpris tout le monde, y compris les Islamistes d'Ennahdha qui viennent de remporter les élections à la seconde Constituante, de l'histoire de la Tunisie indépendante.
Tout semble indiquer que, pris de court, ses chefs, toutes générations confondues, ont été obligés de parer au plus pressé et de ne penser qu'en termes de stratégie de prise d'un pouvoir que le départ précipité de Ben Ali a rendu vacant et à la portée de cette organisation politique d'opposition. Sans conditions objectives de maturation politique qui devrait marquer le passage de cette dernière du statut d'opposition non reconnue et semi clandestine, à celui d'opposition démocratique.
L'obtention de son autorisation, après le 14 Janvier 2011, n'a été considéré par les différents responsables d'Ennahdha que comme un feu vert inespéré de « passer à l'acte », en se contentant de renoncer, en principe, à l'usage de la violence que la plupart de ses chefs historiques, continuaient à justifier, comme relevant de la légitime défense. Et ce, jusqu'aux derniers jours qui ont précédé les élections du 23 Octobre.
Pris dans la logique électoraliste, ils se sont retrouvés à ne réfléchir qu'à court terme, sans prendre la peine de se « convertir », au préalable à l'action politique démocratique, de nature radicalement différente de celle d'opposition clandestine. Un Mouvement d'opposition, non autorisé, dont le souci de mobilisation contre l'Ordre établi, l'emporte sur toutes considérations prospectives réalisables et dont la finalité effective de ses actions ne dépasse pas la volonté de déstabilisation du Régime en place, ne peut se transformer, du jour au lendemain, sur décision d'un Ministre de l'Intérieur d'un Gouvernement de transition révolutionnaire, en un Parti Politique dont l'action s'inscrit dans une logique de gestion démocratique de l'espace politique commun. Cela ne se fait pas à coups de déclarations à caractère tactique, faites par ses différents « compagnons de lutte », pressés de clarifier à l'opinion publique nationale et internationale, leurs intentions, face à la nouvelle réalité tunisienne qui venait de changer totalement de configuration.
C'est ce qui explique le phénomène de contradiction, pour le moins gênante que l'on a pu relever aussi bien entre les propos tenus par Ghanouchi qu'entre les déclarations faites par chacun de ses seconds.
Et l'on se retrouve, aujourd'hui obligé de constater que le Parti politique qui vient de gagner les élections à la deuxième Constituante, n'est encore qu'une « nébuleuse », paradoxalement bien structurée et trop bien équipée, mais encore en manque de « culture politique » réelle.
En cela, Le Mouvement Ennahdha, surpris par l « autorisation » qui lui a été accordée par une révolution à laquelle il n'a pas participé, ne se distingue des dizaines de nouveaux partis autorisés, après la Révolution que par son passé d'organisation clandestine et par les liens que cette dernière, avait pu lier, durant des années, avec les services spéciaux des différents états, intéressés par l'utilisation de cette dernière, au mieux de leurs intérêts respectifs.
La finalité des soutiens qui ont permis l'accès « précipité » d'Ennahdha, au pouvoir pourrait être interprété, comme relevant de la volonté de ses « partenaires étrangers », non pas d'aider la Tunisie à accéder à l'âge démocratique, mais d'assurer, par le recours à des élections « techniquement démocratiques », le remplacement d'un pouvoir, par un autre qui n'aurait pour vocation que de continuer à sauvegarder la stabilité politique, nécessaire à la continuation du bon fonctionnement de l'Ordre Mondial établi .
Face à ce cynisme qu'il ne connaissait que trop, Béji Caid Essebsi , n'avait de choix que celui d'essayer de limiter les dégâts, en « adoptant » les islamistes et en les déclarant composante politique « spécifiquement tunisienne » qui ne constitue pas un danger pour notre démocratie naissante. Le fait même que des élections, l'on ne retienne que le succès de leur déroulement, en dit long sur la volonté de considérer la réalité politique qui en est découlé, comme étant provisoire et en attente d'évolution nécessaire des partis de la Nouvelle Constituante.
Peut-être, il serait temps, maintenant qu'il soit un Parti politique comme les autres, mais fort de ses « acquis clandestins » que le Mouvement Ennahdha, débatte, en plein jour et en toute transparence d'une nouvelle charte politique, qui serait le résultat d'un débat démocratique, au sein d'un Parti désormais au pouvoir et qui doit chercher à s'y maintenir, par les moyens politiques qu'autorise la vie en démocratie et non par ceux qu'exigeait la lutte clandestine contre le pouvoir en place.
C'est cette conscience de ses nouvelles responsabilités que ne semble pas avoir Hamadi Jbali, lui qui, tout en étant le Premier ministre pressenti, continue à haranguer ses foules en promettant à ces derniers de libérer la Palestine et d'instaurer le 6ème « Khalifat Juste » de l'Histoire, en pays d'Islam.
Contrairement à plusieurs de leurs adversaires politiques qui semblent reprocher aux hommes d'Ennahdha d'avoir été des « terroristes », je rappelle qu'ils ne sont pas les seuls hommes politiques à avoir commencé par être des partisans de la lutte armée et de l'action clandestine violente. Mais rares sont, parmi eux, ceux qui continuent à « bégayer » politiquement, une fois leur droit à la participation à la vie politique normale obtenu.
Alors, à quand l'accès du Mouvement Ennahdha à sa condition nouvelle de Parti Politique ?
Il est temps que les Tunisiens assistent, dans la transparence, aux débats politiques publics qui marqueront dans la démocratie interne et la sérénité d'un parti déjà au pouvoir, la tenue du Congrès constitutif qui légitimera, par la pratique politique démocratique, la transformation d'un mouvement de lutte clandestine, en un Parti politique moderne, Le Parti Nahdha dont la majorité relative à la Deuxième Constituante sera en charge de gérer la véritable phase de transition de la Tunisie révolutionnaire et non pas, « post révolutionnaire »comme le voudraient les grandes et les petites puissances « sœurs et amis ».
Naceur Ben Cheikh, universitaire


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