Nous entendons ces derniers jours la création de l'Instance de la promotion de la vertu et la prévention du vice, plus connue sous le nom de « police religieuse ». Cette instance, créée depuis 1940 en Arabie Saoudite, est une police d'Etat qui a pour but d'appliquer à la lettre les règles et principes religieux en vigueur. De nos jours, il existe encore quelques pays qui ont parmi leurs forces de police, une division chargée des mœurs. Est-ce le cas de la Tunisie post révolutionnaire ? Adel El Almi, homme d'affaires, a annoncé, il y a quelques jours, la création de cette instance avec les mêmes principes, connus partout dans le monde. Cela sera, sans aucun doute, la goutte qui débordera du verre ! Etant donner un simple exemple, l'instance d'El Almi a empêché Ikbel Gharbi de pénétrer à Radio Zitouna sous prétexte qu'elle servait à protéger les valeurs islamiques du pays. Cette instance pense qu'elle savoir bien quand et comment elle devrait intervenir à chaque fois qu'elle le jugerait utile. Contacté par Assabah Al Ousboui, M. Hichem Meddeb, porte parole du ministère de l'Intérieur, a précisé que le ministère n'a pas reçu une demande officielle pour la création de ladite instance. Il a indiqué que l'Instance de la promotion de la vertu et la prévention du vice ne sera pas légalisée. Elle ne peut pas obtenir une autorisation. Pourquoi ? En Tunisie, la loi des associations empêche l'intervention des membres de l'association dans la vie des autres. Ils n'ont pas le droit de jouer le rôle de législateur dans la vie des autres. Où est passée notre police officielle et que deviendra le pays ? Le prochain gouvernement doit prendre une position ferme rapidement face à ce genre de dépassement. Il s'agit de tenir les promesses de tolérance, de respect d'autrui et du droit à la différence.