M. Hamadi Jebali, chef du gouvernement, a annoncé, vendredi 30 décembre aux débats de l'Assemblée nationale sur le projet de loi de finances 2012, le relèvement des dépenses de développement et la compression des dépenses publiques. Sur un budget global de 22 935 millions de dinars (MD), 5200 MD ont été consacrés aux dépenses de développement contre 13 540 MD, dédiés aux dépenses de gestion : « L'Etat veut compter sur ses propres moyens. Il ne se tournera vers les sources de financement extérieur (emprunts) qu'en cas de nécessité. 5200 MD est un montant insuffisant, qui sera augmenté du quart, au moins ». M. Jebali a précisé que l'amélioration du recouvrement des ressources fiscales et douanières, la compression des dépenses publiques, la cession des entreprises confisquées (du président déchu et de ses proches) et l'amélioration du rendement des entreprises publiques productives, vont générer des ressources financières supplémentaires, pour l'Etat. Il a estimé que la transparence et la bonne gouvernance, vont permettre l'amélioration des ressources fiscales et douanières : « L'époque des interventions, des malversations et du pillage de l'argent, est révolue. Nous adopterons une politique de rigueur dans le budget de gestion à tous les niveaux, de la présidence de la République aux services du gouvernement, des ministères, des offices et des entreprises publiques. Cette rigueur, va assurer des ressources financières importantes pour l'Etat ». Selon les fiscalistes, l'Etat perd chaque année 15 000MD, du fait de la fraude fiscale et douanière, laquelle prévalait sous Ben Ali. La vente des entreprises confisquées sera accélérée autant que possible, tout en tenant l'opinion publique informée de la liste de ces sociétés et des procédures de cession, en toute transparence.