Le droit à une information libre et indépendante est l'un des principaux acquis de la Révolution. Cependant, la multiplication des informations sur le web à travers des personnes non identifiables a nui à l'espace médiatique tunisien. La mondialisation des technologies de l'information du type web, internet a accru le problème. Longtemps muselée par le pouvoir politique, la parole s'est enfin libérée dans un paysage médiatique en pleine ébullition où journalistes, bloggeurs et citoyens se sont emparés de nouveaux outils de communication via internet. A cet effet, un colloque Media et Internet 4M a été tenu, jeudi 12 janvier 2011, à Tunis. L'événement est organisé par l'Association tunisienne des libertés numériques (ATLN), l'Association de multimédia et de l'audiovisuel (AMAVI) et Tunisia Live. Plusieurs interrogations ont été posées : Quel statut pour les médias publics et alternatifs ? Quelles structures faut-il adopter ? À quelle réglementation doit-on se fier ? À vrai dire, les médias ont un rôle très important et primordial dans le changement politique du pays : « Les choses sont difficiles. Toutefois, ce n'est pas aussi facile que l'on croit de passer d'un journaliste de dictature à un journaliste citoyen et libre. Le grand défi qui s'oppose aujourd'hui est comment instaurer ce statut ? », a indiqué M. Riadh Ferjani, universitaire. « Il est urgent aujourd'hui de pérenniser la fiabilité économique des médias et garantir leur professionnalisme». Selon lui, le grand défi du web est la forte résistance au système de propagande. Sur internet, il y a le journaliste citoyen et les medias alternatifs. Ces derniers ne sont pas identifiables. La plupart sont là pour diffuser des informations et des campagnes publicitaires bien organisées : « Il ne s'agit pas d'une erreur des jeunes qui ne savent pas. L'intention existe déjà. C'est le principal défi auquel il faut faire face ». Mme. Nadia Ayedi, blagueuse, a fait savoir de son côté que les medias sociaux ne sont pas là pour remplacer les journalistes : « On veut transmettre une information à une cible différente. On est en train de chercher les moyens de mettre des produits plus distincts. On veut contribuer à mettre en lumière les challenges et les choses que les médias classiques n'ont pas abordés ». Mme. Ayedi a indiqué, en outre, qu'elle est à la recherche d'un partenariat avec un media national pour faire de la communication : « Je pense collaborer avec un journal pour diffuser des contenus ». Mme. Sihem Ben Sedrine, fondatrice radio Kalima, a relevé le défi de la régularisation et de l'auto-régularisation qui se posent aujourd'hui aux différents médias : « Il faut réfléchir sur les différents mécanismes. C'est la seule piste pour vérifier l‘information. Jusqu'aujourd'hui, le paysage médiatique ressemble à celui qui a été en place avec Ben Ali ».