La blogueuse tunisienne Lina Ben Mhenni estime qu'on ne peut pas faire confiance aux islamistes d'Ennahdha, au pouvoir en Tunisie. Dans une interview accordée au journal « lepoint.fr », la blogueuse a précisé que la Révolution tunisienne a été confisquée. Selon Mlle. Ben Mhenni, la Révolution avait débuté avec des demandes sociales et économiques précises, en tête desquelles le travail et le développement de toutes les régions du pays. Elles ont pris par la suite un ton plus politique en réclamant le départ de Ben Ali et la fin de son régime, de la corruption et du népotisme. On manifestait également pour la liberté d'expression et davantage de libertés personnelles. Les manifestants se sentent trahis par ce gouvernement et commencent à organiser des sit-in dans différentes régions du pays. « Un an plus tard, c'est de pire en pire ! Le nombre de chômeurs a augmenté, tandis que les libertés individuelles sont de plus en plus limitées au nom de la religion. Les partisans d'Ennahdha traitent de « mécréant » toute personne qui les critique, et refusent tout débat. Je ne peux qu'avoir une image sombre de la belle Tunisie quand je constate l'indifférence d'Ennahda vis-à-vis de la violence des salafistes ou lorsque j'entends des déclarations comme celles de Souad Abderrahim, qui s'est attaquée aux mères célibataires en les dénigrant. Je ne peux pas faire confiance à un parti qui tolère de tels discours ou reste indifférent à des incidents comme ceux de la faculté de la Manouba ou celles de Bir Ali dernièrement », a ajouté celle que l'on a souvent considérée comme étant la voix de la Révolution tunisienne.