M. Foued Bali, secrétaire général de la section El Menzah d'Ettakatol, a annoncé, mercredi 29 février, la démission de la majorité des membres du comité directeur et de près de 90% des adhérents à cette structure du parti. Les démissionnaires protestent notamment contre « un déficit de démocratie interne » et la déviation du parti de ses principes fondateurs défendant le modernisme et le caractère civil de l'Etat. Ils reprochent aussi à la direction du parti d'avoir fait preuve de laxisme concernant plusieurs évènements et dérives qui menacent les libertés publiques et individuelles. M. Mohamed Bennour, porte-parole du parti, a répondu, vendredi, dans une lettre ouverte publiée par le journal « Al Maghreb » aux accusations de M. Bali. M. Bennour précise que la direction du parti respecte le choix de M. Bali, une décision personnelle, selon lui. Il indique cependant que cette décision vient en parallèle avec la déclaration de M. Mouldi Riahi. Ce dernier a exprimé, mercredi, sa crainte que l'institution de la charia comme source principale de législation ne donne lieu à des surenchères que la société peut éviter. M. Riahi a appelé à inscrire dans la Constitution, le respect de la liberté de conscience, de la protection des lieux de culte et de la garantie de leur neutralité. Concernant la visite de Wajdi Ghenim en Tunisie, le porte-parole d'Ettakatol a précisé que son parti était le premier à avoir dénoncé cette personne, contrairement à ce qui a été publié. De même pour les événements à la faculté de la Manouba, Ettakatol était le premier à avoir réagi face à la montée du salafisme et le premier à avoir dénoncé le port du niqab au sein de la faculté. M. Bennour précis aussi que la direction du parti ne minimise pas l'importance des défections. Cependant, ceux qui ont choisi la démission sont incapables de respecter l'engagement tenu envers Ettakatol : « les dirigeants d'Ettakatol n'ont pas trahi la base qui a milité pour les porter là où ils sont ».