Qui veut tuer son chien l'accuse de rage. Cet adage s'applique parfaitement au comportement du gouvernement Jebali, du mouvement Ennahdha et de la troïka au pouvoir. L'on a commencé avec des attaques outrancières contre les partis de gauche et une diatribe orchestrée à l'endroit des médias, tous genres confondus. La volonté des Nahdhaouis et autres Salafistes de nettoyer le secteur de l'information est manifeste. Opposition et presse ont été tenues pour responsables d'avoir présenté une image déformée de la réalité dans le pays et partant du refus des investisseurs et des touristes de venir en Tunisie. Conscients de la faiblesse de leurs arguments, de la résistance de l'opinion publique à avaler leurs couleuvres et de la volonté des parties incriminées de ne pas se laisser faire, les gens au pouvoir ont été contraints d'affabuler. Des membres du gouvernement et de la coalition ont sorti la menace du complot ourdi par des personnalités politiques de mèche avec l'étranger. On aurait l'intention de faire tomber le gouvernement au cours du mois de mars. Des représentants de partis politiques ont saisi le ministère public et le procureur de la République en vue d'ouvrir une enquête et de faire la lumière sur ces accusations. Il a fallu que le ministère de l'Intérieur intervienne pour mettre fin officiellement à la comédie. S'il est établi qu'il n'y a pas complot, à quoi peut-on s'attendre de la part de politiques qui sèment le vent. Vont-ils récolter la tempête ? Certainement dès lors que leur capital crédit est sérieusement entamé. Il n'échappe à personne que le recours à de pareilles accusations infondées traduit la faillite de gouvernants qui voulu servir des intérêts partisans et nullement répondre aux attentes du peuple et encore moins réaliser les objectifs de la Révolution. Les preuves ne manquent pas. La plus flagrante est la permissivité du gouvernement Jebali à l'égard du phénomène salafiste. L'agression perpétrée contre un symbole sacré de l'autorité de l'Etat et de la fierté du peuple a suscité la colère des Tunisiennes et des Tunisiens, y compris la condamnation de l'Assemblée nationale constituante. La réaction de membres du gouvernement, celle des ministres de l'Intérieur et de l'Enseignement supérieur est désarmante. L'un recommande de dépolitiser l'Université. Pour l'autre, c'est un faux problème. Ce n'est certainement pas avec ces professions de foi que l'on éradiquera la menace salafiste qui, elle existe bel et bien et s'amplifie de jour en jour devant l'impuissance, sinon la complaisance manifeste, voire la connivence, des pouvoirs publics. La société civile s'y oppose. Forte de l'adhésion de tous les patriotes sincères, jaloux de leur indépendance et de leur attachement au drapeau national, elle formera une barrière infranchissable contre la horde rétrograde, obscurantiste et lâche. L'exemple de Khaoula Rchidi, alias Amel Aloui, alias Amel Attia, est à méditer par les agresseurs des libertés. Cette héroïne a tenu tête au traitre qui a souillé l'emblème cher à 11 millions de Tunisiennes et de Tunisiens. Elle a prouvé, et au-delà, que la femme n'a rien à envier à l'homme.