Le mouvement Kolna Tounes condamne vigoureusement, dans un communiqué rendu public lundi 26 mars, toute atteinte ou profanation des symboles sacrés de notre religion. Le mouvement condamne également les actes de violence survenus dimanche à l'avenue Habib Bourguiba. Le mouvement se pose des questions auxquelles il est aujourd'hui indispensable d'apporter des réponses immédiates : « Comment le ministère de l'Intérieur a-t-il pu autoriser au même endroit et à la même heure deux manifestations opposant deux courants antagonistes, dont la confrontation et les dérapages étaient prévisibles, sans avoir pris les dispositions préventives adéquates pour éviter toute forme de violence, verbale ou physique, et les appels au meurtre au risque d'atteinte à l'ordre public et de discorde ? Comment est ce que les forces de l'ordre ne sont-elles pas intervenues lorsque la manifestation des salafistes, bien qu'autorisée, se soit transformée en tribune publique pour appeler à la violence et inciter à la haine et au meurtre ? comment ces forces de l'ordre n'ont elles pas arrêté les responsables des délits ? Comment expliquer la concomitance systématique de ces événements, qui font diversion, avec les interpellations du peuple sur la constitution, la date des élections, le devenir de l'instance indépendante des élections ou avec des revendications sociales légitimes? Nous ne pouvons que nous demander comment de tels comportements peuvent être observés en toute impunité après le discours alarmiste du ministre de l'Intérieur qui prévenait du risque de confrontations graves. Le rendement du gouvernement entre hésitations et contradictions aussi bien dans les déclarations que dans les décisions et les actions ne peuvent qu'être source d'inquiétude. Le scepticisme de la société civile et de l'opinion publique ne peut que croître lorsqu'on continue à approfondir une fracture idéologique qui divise notre peuple et à enraciner une bipolarisation politique stérile, au mépris de la fracture sociale qui handicape notre pays, des préoccupations de notre peuple, de ses priorités et de ses difficultés, et en s'éloignant des objectifs de notre Révolution et de ses revendications « emploi, liberté et dignité ». Toutes les forces du pays, en particulier l'Assemblée nationale constituante et le gouvernement, ont l'obligation de se concentrer sur les enjeux politiques réels de cette phase de transition, d'une part, et sur l'instauration des conditions favorables à la relance économique et au retour des investisseurs afin de réduire les difficultés sociales que connaît notre peuple, d'autre part, sans quoi, la spirale de la violence ne pourra que se poursuivre et s'aggraver ». D'après communiqué