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«L'extrémisme laïque» à l'index
Conférence de presse d'Ennahdha
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 02 - 2012

Dans sa conférence de presse au nom du bureau exécutif du mouvement Ennahdha, M. Rached Ghannouchi a tenu à donner rapidement la parole aux journalistes et à répondre à toutes les questions posées, lesquelles ont embrassé tous les aspects de l'actualité politique, économique et sociale du pays.
Auparavant, une chemise aux couleurs d'Ennahdha a été remise aux présents, comportant le texte de l'allocution introductive de Ghannouchi et la nouvelle composition du bureau exécutif du mouvement.
Le nouveau bureau qui maintient en place autant le président, Rached Ghannouchi, que le secrétaire général, Hamadi Jebali, comporte 31 membres assurant des responsabilités précises et 7 ministres qui occupaient les premières responsabilités et restent simples membres du BE.
M. Ghannouchi a évoqué la préparation du prochain congrès du parti, indiquant qu'il s'agit du premier congrès non clandestin. Il a indiqué que la mise en forme des politiques du mouvement et des dirigeants en vue de cette échéance importante était menée activement et s'intensifiera d'ici le mois de juillet, date de la tenue du congrès. Il a informé de son intention de ne pas briguer une nouvelle fois la présidence, tout en soulignant que le congrès est toutefois souverain.
Le président du mouvement a mis en évidence l'importance et l'intérêt de la coexistence entre les différents partis composant la Troïka, ainsi que le caractère fructueux de la coopération entre eux.
Il a, par ailleurs, fustigé la bipolarisation aussi bien idéologique que politique qui se dessine parfois, condamnant quiconque pousserait le pays dans ce sens.
«Nous sommes un mouvement islamiste centriste», qui milite pour la liberté, celle-là même qu'a amenée la révolution tunisienne, a lancé le leader d'Ennahdha, soulignant l'attachement de son mouvement à l'idée d'une «diffusion d'une religiosité centriste» à la place du recours aux armes que prônent certains jeunes.
A propos du désaccord récent survenu entre l'Ugtt et Ennahdha suite à la grève des agents des mairies, Ghannouchi a souligné «l'historique honorable» dont se prévaut cette organisation et le rôle qui lui revient dans la défense de la révolution. Tout en affirmant que son parti agit au maintien du rôle et de la place de l'Ugtt dans la société tunisienne, le leader nahdhaoui a expliqué que la relation entre les deux entités est une relation entre un parti et une organisation nationale.
«Le rôle de l'Ugtt est de défendre la patrie et ses adhérents», a-t-il lancé, tout en souhaitant «une relation de coopération et de partenariat en faveur du pays et des travailleurs». Il a réfuté toute accusation relative au dépôt d'ordures devant les locaux de l'Ugtt ou l'incendie de l'un d'eux. «Il faut des preuves!» ou alors «aller en justice», a-t-il dit avant de conclure: «Nous sommes maintenant les accusés, et c'est nous qui devons fournir les preuves de notre innocence !».
M. Ghannouchi a clos cette question en condamnant ce que l'Ugtt a subi ces derniers jours, indiquant que c'est une pratique ignoble et de l'ordre de l'anarchie. Il a appelé à la solidarité et à l'unité face aux «parties qui poussent à la bipolarisation et à la confrontation entre l'Ugtt et le gouvernement».
Sur l'affaire du directeur d'Ettounissia, et alors que la relaxation n'était pas encore connue, Ghannouchi a dénoncé le recours à des peines d'emprisonnement contre les journalistes. Il a estimé que ni Ennahdha ni le gouvernement n'assument ici la moindre responsabilité, mais la justice, laquelle durant cette révolution est indépendante et se doit d'être indépendante. «Ennahdha dénonce cet emprisonnement», a-t-il lancé.
A une demande de précisions sur l'attitude d'Ennahdha à l'égard du salafisme, M. Ghannouchi a indiqué que «ce phénomène n'est pas unique mais multiple. Les musulmans sont tous, quelque part, salafistes car revenant au Livre et à la Sunna et donc au ‘‘salaf salah'' (passé bienfaisant)».
Certains salafistes, a-t-il expliqué, prônent la violence, d'autres le «takfir» (accuser d'apostasie), et pour Ghannouchi ces deux catégories doivent être combattues. Mais il explique que la plupart des salafistes sont innocents de ces deux attitudes, se distinguant par des interprétations et des convictions très diverses. «Il faut débattre avec eux!», lancera-t-il, expliquant que l'appauvrissement du discours religieux depuis l'indépendance avec la fermeture de la mosquée Ezzitouna a ouvert la voie à des vents soufflant vers la Tunisie. «La Tunisie exportait la religiosité vers l'Afrique et le Maghreb», aujourd'hui elle en importe pour combler le vide. La question sera close sur un : «C'est l'extrémisme laïque qui est responsable».
Sur le Congrès des amis de la Syrie, M. Ghannouchi explique que la Tunisie a accepté d'accueillir cette conférence internationale proposée par la Ligue des Etats arabes. «Près d'une année que le peuple syrien est massacré !», rappelle-t-il, indiquant que notre pays a posé une seule condition, que cela ne finisse pas par une intervention militaire en Syrie. Sachant que le but est d'«ôter la légitimité à ce régime». Et à ses yeux, «c'est le moins que puisse apporter aux autres révolutions, la révolution tunisienne. Un appui moral, politique !».
M. Ghannouchi rappellera l'existence d'un désaccord net entre les deux ministres des Affaires étrangères qatari et tunisien, ce dernier étant opposé à toute intervention militaire.
Prié de faire un bilan de l'alliance d'Ennahdha avec les deux autres partis de la Troïka, Ghannouchi a estimé que c'est dans ce gouvernement tripartite que «rayonne l'image de la révolution tunisienne, laquelle a enfanté non pas un seul parti au pouvoir mais trois partis : l'un islamiste et les deux autres laïques (islamiyn)».
Au sujet des médias, le leader d'Ennahdha a souhaité que l'information soit objective, professionnelle, car «personne ne leur demande de devenir des glorificateurs, la révolution s'y refuse, mais ils ne doivent pas non plus produire des pamphlets». Même si, nuance-t-il, «l'objectivité n'est pas de ce monde».
Au sujet de l'éventuelle inscription de la «Chariaâ» comme référence dans la Constitution, M. Ghannouchi a rappelé que même Bourguiba, bien qu'il fût laïque, s'est refusé de faire adopter toute clause pouvant entrer en contradiction flagrante avec un texte du Coran explicite. Et le leader du mouvement d'indiquer que cette question n'a pas été tranchée et est encore en discussion au sein d'Ennahdha.
A une question opposant l'amitié avec le Qatar à celle avec l'Occident, Ghannouchi affirme que «la porte donnant sur l'Occident sera gardée ouverte et sera même raffermie, mais de nouvelles portes vont s'ouvrir sur le Maghreb, l'Afrique, le Golfe et l'Amérique du Sud».
«Le Qatar est un partenaire médiatique de notre révolution et nous lui devons gratitude. S'il montre sa volonté d'aider la Tunisie, nous lui dirons bienvenue. Dans les limites de la souveraineté nationale», a-t-il plaidé.
M. Ghannouchi a répondu à de nombreuses autres petites questions. Il s'est refusé à faire un bilan de l'action du gouvernement, expliquant qu'il faut un minimum de 100 jours pour juger objectivement. Il a salué les efforts menés par le gouvernement Jebali sur tous les fronts.
Sur une accusation portant sur des contre-manifestations menées par Ennahdha ici et là, il a expliqué que la révolution a octroyé à tout un chacun le droit de s'exprimer et de manifester, et que tant qu'il n'y a ni violence ni confrontation (qu'il s'agisse d'Ennahdha ou d'un autre courant), cela ne peut être empêché.
Au sujet de la Constitution, il a nié l'existence d'un projet nahdhaoui officiel mais plusieurs groupes d'experts étudiant divers projets possibles.
Le chef d'Ennahdha a estimé que le nombre de 120 partis était par trop excessif, toute tendance vers l'unification sera encouragée. «Même s'ils s'unissent contre nous», car «comment la Tunisie va-t-elle exprimer ses positions ?», a-t-il lancé.
Quant à l'extradition de Ben Ali, M. Ghannouchi a affirmé qu'elle a été évoquée par M. Hamadi Jebali en Arabie Saoudite. «Mais nous n'allons pas rompre nos relations pour cela. Sinon, nous le ferions avec le Canada et avec le Qatar aussi». Même si «c'est un criminel responsable de beaucoup de sang».


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