« L'objectif non-déclaré du ministère du Commerce et de l'Artisanat est de finir l'année 2012 sur un taux d'inflation de 3,5% », a affirmé M. Samir Abid, chef de cabinet du ministre du Commerce, lors d'un déjeuner-débat, organisé mercredi 25 avril, par le ministère du Commerce et de l'Artisanat, au siège du CEPEX. La rencontre était une occasion pour discuter les dispositions prises par le ministère pour parer à la hausse des prix. M. Abid a affirmé que la politique inflationniste pratiquée par la Banque centrale de Tunisie, par la baisse du taux directeur, est pour quelque chose dans la hausse exceptionnelle des prix. Cette mesure n'a pas eu l'effet escompté sur l'investissement. Cependant, l'indice des prix s'est affolé : « Les mesures annoncées manquent de pertinence vis à vis d'une situation qui devient insoutenable pour le foyer tunisien. Le taux directeur pourrait même être revu à nouveau à la baisse, ce qui aurait pour résultat d'accentuer la tendance haussière des prix ». En ce qui concerne la fuite des marchandises vers la Libye et l'Algérie, le chef du cabinet a indiqué que « si nous faisons pression sur les produits alimentaires partant vers la Libye, nos voisins risquent de refuser aussi les autres exportations comme celles des produits électriques. Le Tunisien doit se sentir responsable et assumer une part des répercussions ». Quant au contrôle des prix, il est toujours aussi inefficace. Le responsable a précisé que les 450 contrôleurs lâchés dans la nature sont confrontés à la violence des marchands, et au manque de coopération des forces de l'ordre pour instaurer l'autorité du ministère : « Le montant des amendes est dérisoire et non dissuasif, nous privilégions le dialogue. 24 marchands de la zone de Bizerte ont spontanément baissé leurs prix grâce à la sensibilisation ».