Vite dit, vite fait ! Après l'annonce d'une possible et définitive fermeture de la prison Nadhour de Bizerte, les démarches semblent s'accélérer et la décision se concrétiser. La visite effectuée, dimanche 29 avril 2012, par M. Noureddine B'hiri, ministre de la Justice, à cet établissement pénitentiaire de triste mémoire, constitue une preuve de la volonté expresse d'en finir avec ce lieu de perdition. Le ministre s'est entretenu avec un certain nombre de détenus et a visité les caves de la prison où il est fréquent de rencontrer des cellules encombrées à l'excès, rendant le séjour des prisonniers inhumain. Dans une déclaration à Jawhara FM, le ministre a noté que la Révolution qui est venue pour réhabiliter la dignité de l'homme tunisien, pour rendre hommage à ses martyrs et blessés, ne saurait s'accommoder de l'existence de tels lieux où la dignité de l'homme est bafouée et où son honneur est outragé. Il a indiqué que cet établissement sera transformé en musée de la mémoire nationale pour que personne n'oublie les souffrances endurées et les atrocités subies par un grand nombre de Tunisiens dont le seul tort était de « penser autrement. » Au-delà des intentions, tout le monde ose espérer que cette opération ne constitue pas une propagande politicienne et qu'au-delà des paroles lénifiantes, il existe une réelle volonté d'en finir avec les violations des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Les instances départementales de la Justice auraient demandé au maire de Bizerte un terrain où pourrait être érigé un nouvel établissement pénitentiaire en remplacement de celui du Nadhour. Le maire aurait fait remarquer au ministre que Bizerte ne pourrait continuer à abriter trois prisons, outre le fait que les réserves foncières de la ville sont quasi nulles.