A cause d'un problème foncier lié au changement de la vocation agricole du terrain qui doit abriter la voiture 70% tunisienne, le projet BARKIA continue de faire rêver les Tunisiens, sans pouvoir pour autant passer au stade de l'exécution. Un sentiment de frustration est constaté chez l'homme d'affaires Ahmed Barkia, au stand du projet dans le Salon de l'Automobile et des équipements de garage et des pièces de rechange qui se tient à Sfax du 8 au 12 mai : « On ne comprend pas comment un tel projet n'arrive pas à se concrétiser en Tunisie post-Révolution, à cause de textes juridiques freinant l'investissement et l'emploi. Toutes les conditions relatives aux études techniques et de faisabilité, au financement et à la conformité aux normes européennes et internationales de l'industrie automobile ont été satisfaites ! Comment peut-on expliquer que l'Agence Foncière Industrielle peut bénéficier du changement de la vocation dans la même zone de Dokhane, dans le gouvernorat de Sfax, et qu'un investisseur tunisien n'arrive pas à le faire ?!» Dans une déclaration à l'agence TAP, le promoteur du projet a ajouté qu'il ne perd toujours pas espoir et attend une réponse des instances compétentes de l'Etat, notamment après la réunion du Conseil supérieur de l'Investissement, lundi 07 mai, sous la présidence du Chef du gouvernement, Hamadi Jebali. Il est presque certain que cette réponse viendra incessamment, surtout qu'il a promis de remplacer les 2400 pieds d'oliviers qu'il compte enlever du terrain où le projet doit être réalisé et qui s'étend sur une superficie de 118 ha relevant des terres domaniales : « Le choix de ce site est justifié par le fait qu'il favorise l'accessibilité des matières premières et du produit fini de l'usine et ce, compte tenu de sa proximité de la voie ferrée, du port de Sfax et de l'autoroute ». En cas de concrétisation, le projet s'annonce prometteur à plus d'un titre : « Il s'agit, faut-il le rappeler, d'une unité de fabrication d'automobiles, de moteurs et de motocycles aux normes européennes, et leur commercialisation à l'échelle internationale à raison de plus de 70%. C'est un investissement de l'ordre de 100 millions de dinars à fournir, sous forme de fonds propres, 30%, et d'un prêt, 70%, à contracter auprès de la Banque européenne d'investissement. La première phase du projet permettra la création de 1200 postes d'emplois dont 10% des diplômés de l'enseignement supérieur. La capacité de production de cette phase dont les travaux s'étaleront sur 18 mois est de 10 mille voitures par an. Les deuxième et troisième phases nécessitent une durée de 24 mois chacune et permettront de porter le nombre d'employés, respectivement, à 3600, puis à 8200 personnes ».