La polémique suscitée par le déclassement du terrain domanial, sur lequel le projet Barkia sera édifié, dans la zone de Doukhan, dans le gouvernorat de Sfax, de quoi s'agit-il ? Le promoteur souhaite l'arbitrage du Premier ministère dans cette affaire. Pourquoi ? Selon l'homme d'affaires tunisien M. Ahmed Barkia, il s'agit, tout d'abord, d'un projet de construction de la première voiture à « 72% tunisienne » et non à 100% comme annoncé auparavant. M. Barkia a précisé, dans une interview accordée mercredi 02 mai, à Express FM, que l'APII, Agence de Promotion de l'Industrie et de l'Innovation, a refusé à deux occasions de classer le terrain « agricole » en « industriel ». Le spécialiste de l'automobile souhaite disposer, au préalable, de l'accord de principe pour ce déclassement pour entamer les travaux, au plus tard dans un mois, et achever la construction de l'usine dans 18 mois. Le promoteur a affirmé que cette usine, totalement exportatrice, sera construite à proximité d'une gare ferroviaire, un des motifs de cette implantation, sur un terrain planté d'oliviers : « C'est un investissement qui peut créer plus de 11 000 d'emplois : il recrutera 1000 personnes dans une première phase -18 mois-, 2000 dans une seconde -deux ans-, et plus de 8 000 dans une troisième, -5 ans. Sa production passera, durant les trois phases, de 5000 à 50 000 puis à 100 000 voitures par an. Le prix de la voiture est fixé à 5500 euros ». L'homme d'affaires a ajouté que le projet dont le coût global est estimé à 1 000 MDT sera financé par un crédit de la Banque européenne d'investissement, BEI, et par des groupes partenaires technologiques de France, de Belgique et d'Allemagne et d'investisseurs tunisiens basés en France. Les premières voitures seront exportées vers l'Allemagne. M. Mohamed Lamine Chakhari, ministre de l'Industrie, voudrait s'assurer de la viabilité du projet et des conditions de son succès, et surtout, éviter de courir le risque de perdre de précieuses oliveraies de 118 hectares et donner de faux espoirs aux postulants à des emplois dans cette usine. Il a tout simplement exigé, sur les mêmes ondes, du promoteur de lui présenter ses partenaires technologiques et financiers, une exigence à laquelle le promoteur ne semble pas, bizarrement, adhérer. Affaire à suivre…