Selon le quotidien « The Mail and Guardian », de Johannesburg, le constructeur canadien Bombardier a versé l'équivalent de 30 millions de dollars à Youssef Zarrouk, un «agent» facilitateur, spécialisé dans les armes et les contrats, de nationalité tunisio-franco-luxembourgeoise. Connu pour ses liens avec l'ex-président déchu Ben Ali, M. Zarrouk a tissé des liens avec le pouvoir sud-africain pour un projet de train rapide Gauteng. La commission a permis à Bombardier d'obtenir avec des partenaires le contrat de construction, d'exploitation et d'entretien du Gautrain, un train rapide qui relie Johannesbourg à Pretoria, la capitale administrative de l'Afrique du Sud. La même source a indiqué que dans un entretien téléphonique, M. Zarrouk a confirmé avoir été payé à titre d'« agent » en lien avec le Gautrain. Cependant, il a soutenu qu'il ne s'agissait pas d'un pot-de-vin dans le but d'influencer des politiciens. Bombardier a précisé au « Mail and Guardian » que le paiement effectué à M. Zarrouk n'avait rien à voir avec la notion de corruption. L'agent lui-même a dit que «Bombardier ne voulait pas de corruption». Le contrat a été remporté en 2005 par un consortium dont Bombardier fait partie. La part de l'entreprise québécoise est de 7,65 milliards de rands (900 M$). Dans le monde de l'ingénierie et parfois du transport, les agents sont utilisés à titre de facilitateurs afin de gagner des contrats, tirant profit de leurs contacts politiques. Les sociétés qui retiennent leurs services offrent un petit pourcentage de la transaction à titre de «récompense».