La Tunisie pourrait devenir un leader régional dans le secteur des TIC, si elle y entreprenait des réformes appropriées. C'est ce qui ressort de la table ronde organisée, mardi 19 juin 2012, par le bureau de la Banque Mondiale, en son siège à Tunis. Le thème de cette rencontre portait d'ailleurs sur « la concurrence dans le secteur des télécommunications en Tunisie ». Kamel Sâadani, Président de l'Instance Nationale des Télécommunications, INTT, a fait savoir que la fracture numérique régionale est en baisse de 12% pour la Tunisie, à fin mars 2012. Il faudrait améliorer le cadre réglementaire des TIC en Tunisie, a-t-il indiqué. L'approche proposée pour la Tunisie avec ses trois opérateurs globaux qui sont autorisés à installer, louer des infrastructures -réseaux d'accès, Backbones et backhaul-, les liaisons internationales et la bande passante Internet, fournir des offres de Gros et de détail. Le besoin d'introduire un 4ème opérateur global, n'est pas encore prouvé, a poursuivi l'interlocuteur, mais la question pourrait être étudiée. Toutefois, le secteur pourra être dynamisé, a-t-il proposé, par l'introduction de la notion d'opérateurs virtuels fixes. Bien que la Tunisie soit assez bien connectée à l'international, à travers Tunisie Telecom, Tunisiana et Orange, ces trois opérateurs sont encouragés à déployer leurs propres capacités pour une meilleure concurrence. A cet effet, Tunisiana compte installer son propre câble et Orange vient de louer chez TT des liaisons Fibre Optique. Kamel Sâadani a encore annoncé que la possibilité de déploiement de la 4G pour généraliser le HD/THD -en relation avec le dividende numérique- pour toutes les régions, est en cours d'étude, de même qu'un même réseau 4G partagé par tous les opérateurs -Open access- dans des zones moins rentables, ou de confier à chaque opérateur des zones blanches à couvrir. Les mesures urgentes à considérer seraient de rendre obligatoire l'application des décisions administratives de l'INTT, en plus d'améliorer ses pouvoirs de sanction. Faudrait-il accélérer le ré-équilibrage tarifaire pour TT pour faciliter le dégroupage/bitstream…et passer d'un régime d'autorisations à un autre de cahiers de charges -publinets, publitels, hébergeurs-. De son côté, Carlo Maria Rossotto, coordinateur Régional Banque Mondiale à l'unité des secteurs des TIC a évoqué, le marché du mobile ; avec une téléphonie mobile qui a connu une croissance exceptionnelle avec un taux de pénétration des plus hauts dans les pays de la région MENA. Le marché de la large bande a des options limitées. La connectivité nationale rencontre un problème ; dans la mesure où il n'y a pas assez de concurrence. Il a recommandé d'éliminer l'obligation de passage par l'ATI, Agence tunisienne d'Internet, pour les flux IP, de libéraliser le secteur par l'octroi de nouvelles licences internationales. Mais le défi N° 1 de la Tunisie est celui de devenir une e-société, selon Claude de Jaquelot, Expert international des TIC. Dans la fracture nord-sud, l'Afrique s'y trouve, mais la Tunisie est du bon côté, fort heureusement, a-t-il fait savoir. L'autre- double-défi de la Tunisie est de garder son leadership en Afrique et se rapprocher de l'Europe. Pour cela, l'ouverture de passerelles internationales associée à une infrastructure terrestre. L'enjeu pour la Tunisie ; c'est une nouvelle économie, l'emploi, l'aménagement du territoire. Et comme la fibre optique existe en Tunisie, il faudrait l'optimiser.