Le limogeage du gouverneur de la Banque centrale de la Tunisie, Mustapha Kamel Nabli et l'extradition de l'ex-Premier ministre, Baghdadi Mahmoudi, ne pouvaient passer inaperçu. Ces deux sujets font couler beaucoup d'encre. L'existence ou non de la théorie du « coup par coup » : Baghdadi/Nabli a créé la polémique. A cet effet, le bras de fer sur les compétences des deux présidences vire-t il à la guerre de pouvoir ? L'avenir de la Troïka au pouvoir est d'actualité aujourd'hui. Cependant, dans ce jeu, seule la Tunisie risque gros. Pour Mehdi Ben Gharbia, député du parti Démocrate progressiste à l'Assemblée nationale constituante, le président de la République, Moncef Marzouki, et le Chef du gouvernement, Hamadi Jebali, ont déjà commencé la bataille des prochaines élections. Dans une déclaration accordée, jeudi 28 juin 2012, à Shems FM, le député du PDP a qualifié de « chaotiques », la situation politique actuelle du pays et les différentes prises de décisions : « Les partis de la troïka n'ont rien en commun avec des programmes et une vision sociale totalement différents. Ces partis ont constitué leur coalition rien que pour se partager le pouvoir après le 23 octobre, alors que dorénavant chaque parti fera en sorte de servir ses propres intérêts ». M. Ben Gharbia a annoncé que son groupe parlementaire demandera lors de la séance plénière du vendredi 29 juin à savoir les causes exactes de l'éviction de M. Kamel Nabli de la BCT. Larbi Abid, deuxième vice-président de l'ANC et membre du CPR, a précisé que la théorie du « coup par coup » n'existe pas : « Personnellement, je ne pense pas qu'il y ait une relation avec l'affaire Baghdadi. Le limogeage du gouverneur de la BCT, est une question qui a été déjà posée. Une décision prise à l'initiative de Moncef Marzouki. Il revient au président de la République de nommer et de révoquer le gouverneur de la BCT. Une décision qui n'est pas totalement consommée et qui doit nécessiter au préalable l'approbation de l'ANC ». « Mustapha Kamel Nabli est derrière la dégradation de la note souveraine du pays…il avait l'intention d'indisposer le gouvernement », a déclaré au journal « Le Temps », Fayçal Nacer, responsable-adjoint de la communication au mouvement Ennahda. Pour lui, la décision de mettre fin aux fonctions de Kamel Nabli représentait une question irrévocable pour le gouvernement, surtout après la dégradation de la note souveraine de la Tunisie par l'agence de notation Internationale Standard & Poor's : « C'est à lui et à lui seul qu'incombe cette responsabilité ». L'annonce du limogeage du gouverneur de la BCT a surpris tout le monde. Le Chef du gouvernement n'avait pas été mis au courant du timing. Ridha Saïdi, ministre chargé des Dossiers économiques, a affirmé que le gouvernement n'était pas au courant de la décision. Meriem.Kh