« Le commerce équitable est une des solutions pour participer au renforcement de l'économie tunisienne dans cette période de post-Révolution », a annoncé Walid Gaddes, président de la Chambre syndicale nationale des conseillers agricoles. Inaugurant la table ronde organisée par la chambre syndicale, sur le thème « commerce équitable : opportunité ou alternative ? », jeudi 28 juin 2012 à Tunis, M. Gueddes a souligné l'importance que révèle le secteur pour le développement de l'économie nationale, notamment pour les produits agricoles où très peu de producteurs agricoles tunisiens sont certifiés FLO -Certification délivrée par FairTrade International-. Cette table ronde a réuni l'ensemble des acteurs de développement agricole en Tunisie -pouvoirs public, syndicats de producteurs, ONG et bailleurs de fonds internationaux- concernés par la question du commerce équitable. Aurélie Machghoul, gérante de la Société Mille et Une Tunisie, considère que le commerce équitable est une alternative au commerce traditionnel. Un système d'échange dont l'objectif est de parvenir à une plus grande équité. Passant en revue le développement de ce commerce dans le monde, Mme. Machghoul a souligné qu'il est apparu en Europe en 1950 sous l'impulsion d'organisations caritatives et humanitaires. En 2001, le 12 mai a été annoncé une journée mondiale du commerce équitable. En Afrique, en 2012, ajoute Mme Machghoul, on comptait 253 organisations de producteurs certifiés FLO dans 28 pays -Certification délivrée par FairTrade International-. Le revenu entre 2009-2010 est de 134 millions d'euros -Kenya, Ghana, Tanzanie, Malawi et l'Afrique du Sud …-. En Tunisie, on compte 4 organisations certifiés FLO et 15 porteurs de projets. Ce qui empêche le développement du secteur est le manque de mise en réseau des initiatives, l'absence d'accompagnement des agriculteurs désireux d'être certifiés,. Saber Ben Mbarek, conseiller agricole, a mis l'accent sur l'amélioration de revenus des producteurs, l'amélioration des modes de production, des conditions de travail et de vie des producteurs, la sauvegarde et la revalorisation de l'identité culturelle de certains produits ou du savoir faire. Une telle démarche permettra l'accès a de nouveaux marchés -25 marchés FLO- vu que les produits agricoles tunisiens sont de qualité -dattes, huiles d'olives…- et au désenclavement de certaines régions, ajouta-t-il. Le conseiller a insisté sur l'importance d'accroitre le nombre de certification FLO comme garantie pour le consommateur. Le commerce équitable est également une stratégie de réduction de la pauvreté et de l'instauration d'un développement durable.