Le sommet maghrébin prévu en Tunisie aura-t-il lieu ? Abdelillah Benkirane, Premier ministre marocain, fait planer de sérieux doutes ! Dans une interview accordée au journal marocain Attajdid, M. Benkirane a précisé que les conditions de la tenue d'un tel sommet ne sont pas encore mûres, tant que les frontières entre le Maroc et l'Algérie ne seront pas rouvertes : « Une telle réunion sera seulement de pure forme tant que la fermeture des frontières persiste. C'est Alger qui serait le facteur de blocage ». Le Premier ministre marocain a ajouté que les deux peuples sont liés par des relations d'amour et de fraternité : « Malheureusement, la direction algérienne a un autre avis et nous contrarie dans notre unité nationale. Nous parions sur l'avenir. Il est impensable que la France et l'Allemagne se soient réconciliées et que l'Algérie soit en situation d'adversité vis-à-vis du Maroc ». C'est la première déclaration officielle d'un responsable maghrébin qui remet en cause la perspective de la tenue, en octobre prochain, d'un sommet maghrébin, à Tabarka, en Tunisie. Le président de la République Moncef Marzouki avait pris son bâton de pèlerin pour convaincre les pays maghrébin de relancer une Union du Maghreb moribonde. M. Marzouki a estimé récemment que le différend bilatéral entre l'Algérie et le Maroc bloque tout et que le prochain sommet maghrébin tentera de trouver un moyen pour mettre la question du Sahara entre parenthèses.