Samir Dilou, ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, a présidé un meeting à Menzel Jemil, dans le gouvernorat de Bizerte, où il a pu rencontrer des militants et des citoyens de la délégation ainsi que des travailleurs tunisiens à l'étranger. C'est en tant que membre du bureau exécutif d' « Ennahdha » et non de membre du gouvernement qu'il a développé des thèses chères au mouvement. Dans un discours fleuve et avec sa faconde habituelle, M. Dilou s'est appliqué à transmettre des messages explicites et d'autres volontairement tacites. Il a indiqué que dans « une prochaine période, le gouvernement (dominé par Ennahdha !) recourra à la loi dans toute sa rigueur pour sanctionner tous ceux qui enfreignent la loi à quelque obédience ils appartiennent ». La mine tendue, la voix sévère, M. Dilou a développé certains points évoqués quelques jours auparavant à Ghar-El-Melh (Bizerte). Il a commencé par justifier l'initiative de la jeunesse nahdhaouie, dénommée « Ikbiss » (Serrer la vis, NDLR) « l'idée est généralement admise que le gouvernement fait preuve de laxisme et d'indulgence envers les corrompus. Ceci est faux, dit-il, car ces gens sont beaucoup plus nombreux qu'on ne pense, qui multiplient les tentatives de déstabilisation et d'entrave aux projets réformateurs du gouvernement. Ils ne passeront pas ! », martèle M. Dilou. L'apparente bienveillance du gouvernement, explique-t-il, est mal interprétée par certains, elle est sous-tendue, en réalité, par notre propension à montrer de la compréhension pour tous les mouvements populaires de revendications politiques ou syndicales légales. Pour ce qui est du retard mis à réaliser les objectifs de la Révolution, M. Dilou a exprimé sa conviction que ces derniers seront réalisés, mais il sollicite « une longue patience, la lutte contre le mal n'étant point une tâche aisée », a-t-il dit. Le ton menaçant, le ministre et membre du bureau exécutif d'Ennahdha a mis en garde ce qu'il a appelé les « ennemis de la Révolution, les corrompus et leurs protecteurs » lesquels « ne sauront en aucune façon échapper à la justice ». Evoquant les critiques adressées au gouvernement suite aux nominations aux différents postes de responsabilité, M. Dilou a dit : « Qu'on le veuille ou non, nous nommerons à ces postes qui nous voudrons, avec pour seul critère la fidélité à la Révolution. Nous poursuivrons la mise en application de nos programmes, sans nous soucier de ceux qui nous critiqueront, selon l'adage –la caravane passe…. M. Dilou a conclu sa harangue en exhortant les militants et sympathisants d' « Ennahdha» ainsi que les citoyens de « soutenir le gouvernement dans son programme de réformes » et de ne point « répondre aux nombreuses provocations destinées à discréditer le mouvement et le gouvernement ». M. Dilou a adressé une mise en garde aux différentes mouvances, qu'elles soient salafistes ou laïques, leur promettant une application stricte de la loi en cas de violation du droit, la loi étant au-dessus de tous. M. BELLAKHAL