L'opinion publique est en alerte. Le secteur de l'information occupe le devant de la scène. Tout le monde en parle. Des plus ignorants aux avertis les mieux lunés, l'information est inutile pour les uns, elle est capitale pour les autres. Selon que l'on se place d'un côté ou d'un autre, l'information a besoin d'être consolidée et appuyée ou au contraire, elle est décriée et dénoncée. Un exemple tiré de « la boite aux merveilles » de Mosaïque FM -Sandouk Ajeb- laisserait abasourdis plus d'un auditeur: l'un d'entre eux ayant vent d'une grève projetée de la profession s'est dit convaincu que les journalistes peuvent disparaitre sans qu'il y'ait altération dans la société. Evidemment, cette personne sous-estime le poids des institutions de presse tout comme les manifestants qui ne cessent d'appeler à l'assainissement du secteur. Pour les autres, gens du domaine, il est clair qu'il y a des différences de niveau et d'appartenance. Pour saisir la nuance, trois versions d'une même information, diffusée simultanément lundi 03 septembre, par trois organes différents, éclairent l'internaute sur les difficultés qui guettent le journaliste et sur la responsabilité qui lui incombe de fournir l'information pertinente, objective et neutre : Shems FM a fait état d'une agression perpétrée par des salafistes contre un hôtel de Sidi Bouzid : http://shemsfm.net/fr/actualite/actualites_tunisie-news_news-regionales/sidi-bouzid-plus-de-80-salafistes-saccagent-l-hotel-harchani/12. El Watania 2 relate la même information dans le détail et a recueilli le témoignage du propriétaire de l'hôtel, Jamil Harchani. Celui-ci a indiqué que 80 barbus environ ont investi l'hôtel cassant tout sur leur passage. Ils n'ont pas épargné les chambres et ont fait main basse sur des liasses d'argent, évaluées à 700 mille dinars, et sur des bijoux. A son avis, le motif de l'agression est crapuleux, que les agresseurs sont des bandits et que les forces de l'ordre ont brillé par leur absence. El Watania 1 donne un autre son de cloche : l'action contre l'hôtel a été menée par des jeunes qui représentent l'opinion des habitants de la ville, hostiles à la vente de boissons alcoolisées dans les agglomérations urbaines. Qu'en pensent les autorités ? Quel crédit apporté à une information tronquée qui tend à excuser les agresseurs que le journaliste d'El Watania 1 présente comme des justiciers ? Est-ce ce genre de presse que le pouvoir veut propager ?