21 partis et associations représentant la société civile ont observé, mardi 11 septembre, un sit-in devant le siège de la municipalité d'Hammamet pour exiger le maintien de l'actuelle délégation spéciale. La tension était grande et certains islamistes ont voulu perturber le déroulement de cette manifestation qui s'est poursuivie place de la Révolution. Rencontré sur le lieu du rassemblement, Faycal Marhebène, président actuel de la délégation spéciale d'Hammamet, a estimé que cette présence de la société civile témoigne de son soutien au conseil municipal actuel : « Les choses n'ont pas changé depuis le 11 août. Nous n'avons pas le droit de consulter les dossiers ni signer le courrier, ni répondre aux doléances des citoyens. Le secrétaire général applique les décisions du gouverneur et les affaires de la cité sont bloquées. La pression de certains courants politiques était claire et nette. Ils voulaient mettre la main sur la municipalité ». Mais ce qui est aberrant, ajoute Fethi Gueddiche, membre de la Ligue des droits de l'Homme, c'est que le Chef du gouvernement provisoire a décidé « selon le décret n° 2012-910 du 2 août 2012, de proroger la durée de nomination des délégations spéciales communales en exercice ou celles dont la durée a expiré avant la date d'entrée en vigueur du présent décret Le contraire a été fait à Hammamet. Le gouverneur a voulu décharger le maire de sa fonction ». Dialogue de sourds et manœuvres visant à mettre les battons dans les roues, estiment plusieurs participants à ce rassemblement : «Nous avons entièrement confiance en cette équipe municipale», déclare à Investir En Tunisie Hatem Kechine, un hôtelier brandissant la banderole de soutien à cette institution citoyenne. « Nous lui renouvelons, , notre appui pour la simple raison que dès son installation, il a fait preuve de beaucoup de sérieux en accédant aux vœux des habitants de la ville . C'est pourquoi il a tout notre soutien. Alors, laissez-le travailler en paix pour l'intérêt de la commune», lance un autre citoyen. Tiraillements et surenchères partisanes, Hammamet a du mal à gérer ses affaires : « La situation ne fait que s'aggraver et le pays est divisé en deux clans : les éclairés et les obscurantistes. Ce duel risque de se prolonger avec la montée de la violence. Seules des élections démocratiques et transparentes sauveront le pays » souligne Habib Attouchi, enseignant à Hammamet.