A Sfax, la marge de manœuvre de la délégation spéciale s'est fâcheusement réduite en raison de la situation d'illégitimité dans laquelle elle s'est empêtrée, à son corps défendant, depuis le 18 juin 2012. En effet, son mandat avait expiré le 17 du mois, et depuis, le décret-loi portant sa prorogation, tarde à être promulgué. Il en est résulté un vide juridique préjudiciable aux prestations de la municipalité et par voie de conséquence, à la qualité de la vie. De quoi mettre la délégation spéciale dans une situation inconfortable, pour ne pas dire entre le marteau et l'enclume : l'entrave de l'illégitimité et les exigences des citoyens. En effet, face à la dégradation de la situation en matière de propreté, le mécontentement populaire ne cesse de prendre de l'ampleur attribuant cette dégradation - à tort, d'après le président de la délégation spéciale- à l'incapacité de l'équipe en place à circonscrire les phénomènes de prolifération des dépotoirs anarchiques, d'amoncellement des déchets, de persistance des étalages anarchiques et des regrettables atteintes à l'environnement. Or, les citoyens à Sfax ne peuvent que constater les dégâts : la malpropreté gagne affreusement du terrain, la laideur se répand partout, c'est le règne du chaos avec les étalages anarchiques, l'asphyxie la circulation et les fumées suffocantes de l'incinération anarchique des ordures ménagères, qui plus est, au pied des remparts !!! A qui incombe la responsabilité de ce chaos indescriptible ? - En tous les cas, pas à la délégation spéciale, rétorque Mohamed Néjib Abdelmoulah, président du conseil municipal. La faute incombe au vide juridique et au mutisme du gouvernement provisoire. Il y a là de quoi s'interroger sur le manque d'empressement manifesté par le gouvernement, à promulguer le décret portant confirmation de la prorogation du mandat de la délégation. Est-ce si difficile que ça ? D'autant plus que c'est le citoyen qui souffre le premier de cette situation à cause de la paralysie totale de l'action et des services municipaux. Tous les désagréments qui sont en train d'affecter la qualité de la vie à Sfax et ailleurs, sont dus non pas à l'incompétence ni en encore moins à la mauvaise volonté de l'équipe, mais bel et bien à des problèmes de gouvernance. Or, l'inertie de nos gouvernants ne fait qu'aggraver la situation car elle nous prive de la légalité institutionnelle, en l'absence de laquelle, il va de soi, de nombreuses procédures administratives de la municipalité sont bloquées, vu que la signature du président de la municipalité n'a plus de valeur légale. A titre d'exemple, il n'est plus possible d'établir les actes de mariage et les commissions chargées de préparer le prochain budget ne sont plus habilitées à le faire tout comme celles qui siègent pour les permis de bâtir. »