Les hommes d'affaires essaient, après la Révolution du 14 janvier, d'éprouver, d'une manière ou d'une autre, leur existence et d'accomplir leur mission : investir dans le pays et créer de nouveaux projets. Entre les accusations de corruption, l'interdiction du voyage et l'empêchement de la réalisation d'un tel investissement…la tasse déborde ! Un investisseur tunisien vient de lancer un cri d'alarme contre le gouvernement Jebali. Hassan Amaidia, directeur général du groupe Troika Global, spécialisé dans la construction, l'énergie (gaz, pétrole, photovoltaïque, éolien, biocarburants), l'alimentaire (riz, pâtes, semoule, manioc, vin) et l'établissement de consortiums d'investissement, a tiré à boulets rouges sur Mohamed Lamine Chakhari, ministre de l'Industrie et du Commerce. Dans une déclaration accordée lundi 29 octobre 2012 à Shems FM, M. Amaidia a précisé qu'il a déposé plainte contre le ministre en personne, l'accusant d'avoir bloqué la réalisation et le financement des projets : « Mohamed Lamine Chakhari a dépassé ses limites d'un point de vue judicaire et a usé de sa fonction à des fins partisanes. Le ministère de l'Industrie a refusé de nous donner une autorisation pour réaliser un ensemble de projets d'investissements au centre et au sud-ouest de la Tunisie, pour 5,2 milliards de dollars ! ». L'homme d'affaires a accusé, également, le ministre de favoritisme : « M. Chakhari a accordé la cimenterie de Gafsa au cousin du ministre de l'Investissement et de la Coopération internationale, alors que notre groupe était le mieux placé pour remporter ce marché. Nous avons un fort capital et toutes les études techniques requises sur le site. Nous pouvons également assurer l'indépendance énergétique du projet et sauvegarder l'environnement ». M. Amaidia a ajouté que son groupe a été évincé du marché du gisement de phosphate de Sra-Ouertane, dans le gouvernorat du Kef : « Le marché, un investissement de 3 milliards de dinars, a été accordé aux Qataris ! » En réponse aux accusations de l'investisseur, le ministre de l'Industrie a réagi sur les mêmes ondes : « Il n'y a pas de projets politisés, mais des projets purement économiques ». M. Chakhari a précisé que le projet d'une cimenterie à Gafsa ne peut pas réaliser un vrai succès dans le pays : « Le marché du ciment souffre d'un manque d'une stratégie claire dans la vente. Par ailleurs, le marché enregistre plus de 2 millions de tonnes d'excédents par rapport à la demande. Il est donc inutile de construire de nouvelles cimenteries ». Le ministre a expliqué que l'autorisation accordée au cousin du ministre de l'Investissement est légale : « Cette autorisation ne vise pas le marché local et est destinée à l'exportation ». Face à cette campagne de blocage, Hassan Amaidia a décidé de s'en remettre au chef du gouvernement, Hamadi Jebali.