« Le musée Habib Bourguiba ouvrira ses portes le 6 avril, date correspondant au 13e anniversaire de la mort du «combattant suprême», décédé le 6 avril 2000 », c'est ce qu'a déclaré Mehdi Mabrouk, ministre de la Culture. Le choix de cette date est symbolique pour l'ensemble des Tunisiens, et en premier lieu les destouriens. Il constitue une tentative de réparation du grand déni de mémoire commis par la Troïka au pouvoir, le 20 mars dernier, en faisant le black-out total sur la célébration du 57e anniversaire de l'indépendance, un oubli inacceptable que la majorité des Tunisiens a dénoncé vigoureusement. «Beït Bourguiba», l'appellation qui sera donnée au palais de marbre (Ksar Al Marmar), ancien palais présidentiel à Monastir, comportera un complexe comprenant un musée dédié au leader Bourguiba, dont les effets personnels trouvés au palais présidentiel de Carthage seront exposés dans le nouveau musée. Le centre offrira aux chercheurs 680 albums de photos sur les visites de Bourguiba à l'étranger et sur ses diverses activités, des enregistrements audio de ses discours ainsi que 110 boîtes d'archives. S'étendant sur une superficie de 500 mètres carrés, «Beït Bourguiba» comportera aussi un pavillon où seront exposés la voiture «Rolls Royce» du leader Bourguiba ainsi que plusieurs objets personnels et photographies, illustrant l'époque bourguibienne, représentant une partie importante de la mémoire nationale. La statue équestre en bronze montrant Bourguiba sur son cheval, disparue mystérieusement durant plus de 20 ans, fera sa réapparition et sera exposée, également, à Beït Bourguiba. Le coût global du projet est estimé à 3 millions 200 mille dinars, a précisé Adnène Mansar, porte-parole de la présidence, lors d'une rencontre organisée, au milieu de la semaine écoulée, au siège du gouvernorat de Monastir.