Sitôt connue la décision de la ligue nationale de football (LNF) de qualifier le Club Africain à la phase du play off au détriment du CAB, les rues de Bizerte ont été investies par des groupes de supporteurs cabistes venus, selon les dires de certains d'entre eux, manifester « pacifiquement » leur refus d'une décision qualifiée de profondément injuste à l'endroit de leur club. Après des slogans, somme toute bon enfant, la situation a dégénéré en une véritable émeute avec l'arrivée massive de jeunes sortis l'on ne sait d'où. Des actes de violence ont été enregistrés en centre-ville et notamment sur le pont mobile où la circulation a été interrompue pendant des heures à cause des pneus et des branches d'arbres incendiées et jetés au travers de l'ouvrage. D'autre part, un certain nombre d'émeutiers ont attaqué et incendié les services de la municipalité y mettant le feu. Ceci a nécessité une intervention musclée des forces de l'ordre qui ont utilisé des bombes lacrymogènes voire des balles en caoutchouc pour disperser les hordes de plus en plus violentes des manifestants. Ces derniers se sont éparpillés dans les rues adjacentes où ils ont causé des dégâts énormes aux biens meubles et immeubles et aux voitures des particuliers. Les émeutes ont duré bien tard dans la soirée. Pendant ce temps, le comité directeur du CAB s'est réuni en urgence pour prendre une décision qui semble se diriger vers un pourvoi en appel de la sentence de la LNF. M. BELLAKHAL