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Tunisie : la violence signe-t-elle l'échec de la politique ?
Publié dans Investir En Tunisie le 10 - 06 - 2013

La violence entretient un lien paradoxal avec la politique. Elle est indigne d'un pays civilisé. Et pour cause, l'Etat violent est l'inverse de l'Etat de droit donc, elle n'a pas sa place en démocratie. C'est le thème abordé par l'Association Tunisienne d'Etudes Politiques, samedi 8 juin à Yasmine Hammamet.
Au cours de cette manifestation, l'ATEP a cherché à savoir si la violence est en Tunisie une excroissance de la Révolution ou de l'islamisme et si l'impunité, le laxisme des autorités et l'insécurité ne sont pas, en eux-mêmes, une invitation à sa consolidation ?
Yadh Ben Achour, ancien doyen et ancien président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, a expliqué que cette violence est fixée en fonction de l'ordre établi. On légitime lorsqu'elle restaure l'ordre. Le droit pénal est une violence restauratrice. Est-ce une bonne violence ? Il y une violence protestataire dirigée contre l'ordre social, le régime politique en place, ou simplement contre les représentants de l'Etat et les forces de l'ordre. La violence a donc toujours existé, il apparaît avec évidence qu'elle nous est devenue intolérable. Est-ce parce qu'elle signe l'échec de la civilisation, processus à l'issue duquel nous pensions nous en débarrasser ? Une société qui autorise la violence n'est pas civilisée et par conséquent elle n'est pas démocratique.
Hatem M'rad, Professeur de science politique à la Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis et Président de l'ATEP, a estimé que la Révolution est elle-même, comme toute Révolution, une forme de violence, même si elle a été relativement pacifique en Tunisie. Mais elle a eu son lot de morts : « Cette violence était présente dans la première phase de transition sous le gouvernement Essebsi. Il y avait autant de violence dans les agitations et manifestations à caractère économique, social et professionnel (grèves, occupations de bâtiments ou d'entreprises, sit-in, séquestrations) que dans les manifestations à caractère politique (comme le sit-in de Casbah 1 ou de Casbah 2). Mais à ce stade, la violence n'était pas dramatique, elle était gérable, même si l'instabilité et la confusion prévalaient. Paradoxalement, c'est à la suite des premières élections démocratiques de l'histoire tunisienne du 23 octobre 2011 et l'obtention de la majorité par le mouvement islamiste Ennahdha à la constituante que la violence est montée d'un cran et a même éclaté dans la sphère publique. Une violence contraire à la nature et aux Tunisiens, peuple habituellement pacifique et modéré. La victoire d'Ennahdha a encouragé les différents mouvements rôdant autour du giron islamiste, salafistes, jihadistes et wahabites, à user de la violence dans leurs prêches, actions et manifestations ».
« La violence verbale est la plus fréquente de toutes les formes de violence. Propos agressifs, insultes, provocations, la violence verbale est une réalité, avoue Fadhel Moussa, Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis ».
Monji Rahoui, député à l'ANC, affirme que la violence qui gangrène l'arène politique est lourde de dangers pour le pays : « En Tunisie, les islamistes cherchent à s'affirmer politiquement par la violence pour défendre leurs intérêts. La force doit être remplacée par le droit et la justice si l'Etat veut durer en étant accepté par le peuple : il doit se légitimer par la loi, et devenir un « Etat de droit ». Si l'Etat commence dans la violence, c'est qu'il n'a pas la confiance de rester au pouvoir. C'est dire que la violence politique est un ennemi de la démocratie. Je dirai non à la violence comme arme politique contre notre peuple».
M. Rahoui sonne l'alerte : «Nous sommes en période préélectorale, et cette violence peut remettre en cause la démocratie et la stabilité du pays. La violence n'entraînera que la violence. Et avec la violence, on ne peut pas organiser des élections apaisées».
Noureddine Hached, Président de l'institut Farhat Hached, a expliqué que l'assassinat du grand syndicaliste Farhat Hached au matin du 5 décembre 1952 est le premier assassinat politique en Tunisie. « Cette affaire, dit-il, demeure non encore totalement élucidée, malgré les informations données par les historiens, les témoins ou encore les acteurs de l'histoire de l'époque. La réouverture des archives françaises serait déterminante pour établir la vérité historique à propos d'une des pages les plus importantes de notre histoire. Car la France devrait comprendre qu'on ne badine pas avec l'Histoire ».
Bref, cette violence préoccupe tous les politiques qui doivent se retrouver autour d'une table pour discuter sur les voies et moyens de mettre fin à la violence qui commence à gagner du terrain. Il n'est pas trop tard pour organiser un dialogue politique pour que les gens s'accordent sur l'essentiel.
M.Y
Crédit Photo : Rached Berrazega


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