Les étendues forestières dans la région de Bizerte s'étendent sur une superficie de près de 54 mille hectares couvrant ainsi 29% du gouvernorat. Ces forêts offrent autant un attrait naturel qu'une source de revenus pour une population en situation précaire. Ces considérations n'ont pas empêché certaines mains criminelles, mues par l'on ne sait quelles pulsions malsaines à porter une très grave atteinte au tissu végétal de cette région septentrionale qui s'enorgueillit, à juste titre de ce don de la nature. Au lendemain de la révolution, des milliers d'hectares de forêts ont été réduits en cendres et des milliers d'espèces rares ont été détruites. Les auteurs ont été, nous assure-t-on, arrêtés. Ils attendent la sentence en croupissant dans les geôles et en y méditant les conséquences de leurs actes criminels envers la communauté nationale et son patrimoine. En attendant comment compenser ces pertes ? La fête de l'arbre, cet événement sage, institué en saine et vivace tradition, ne saurait qu'être la réponse pertinente à ces actes de vandalisme. Elle est venue bien à propos pour tenter d'impliquer le citoyen dans une action de reboisement volontariste. Hélas, le citoyen a trop peu répondu. L'on n'a dénombré en fait que quelques individus, attirés davantage par la curiosité que par leur désir de contribution. Décidément, les préoccupations du Tunisien ont sérieusement mué. Le résultat en a été, lors de la cérémonie, de charger les organisations civiles, de prendre en charge les opérations de plantage. Cinq cent mille plants ont été distribués, notamment aux instances municipales et à des entreprises, qui se chargeront de les replanter en la circonstance sur un total de 2,2 millions de plants qui seront consacrés à toute la région en une opération continue. M. BELLAKHAL