Dans un communiqué cité par la TAP, le ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle a voulu apporter des précisions quant au financement du Fonds de la dignité (Soundouq Al Karama) créé suite à l'amendement apporté, par le bloc parlementaire d'Ennahdha, à la loi des finances 2014. Rappelons que ce fonds a été adopté dans la nuit du 29 au 30 décembre, en l'absence de l'opposition et avec le seul vote des élus d'Ennahdha et de leurs alliés à l'ANC. Il est destiné à l'indemnisation et à la réhabilitation des victimes de la dictature, selon ses concepteurs. « Aucun crédit budgétaire ne sera affecté au compte spécial du Trésor destiné au Fonds de la dignité », a donc annoncé le ministère, ajoutant que le financement de ce Fonds proviendra des dons. Le mercredi, le mouvement Ennahdha a dénoncé, dans un communiqué, la campagne diffamatoire le visant suite à l'amendement de la loi des finances 2014 par son bloc parlementaire. La création de ce Fonds est très controversée, certains élus allant jusqu'à qualifier de « mascarade » l'adoption de la loi des finances avec des textes inattendus et inacceptables, déposés à la dernière minute par le groupe parlementaire d'Ennahdha. D'autres élus de l'opposition accusent le parti Ennahdha de vouloir se partager le « gâteau » qu'est le budget de l'Etat. Des propos qui ont suscité l'ire et l'indignation des députés islamistes à l'ANC. Ennahdha, pour sa part, s'est fendu d'un communiqué, mercredi 1er janvier, pour répondre à des réactions politiques et médiatiques diffamatoires. La loi des finances, précise le communiqué, ne prévoit aucun sou du budget de l'Etat. Les ressources allouées proviendront, assurent les islamistes, des associations et organisations qui seront déterminées par le ministère des Finances, précise-t-on. Rappelons que la création de ce Fonds a été énoncée dans la loi de la justice transitionnelle adoptée le 14 décembre 2013 à l'ANC. Les détracteurs de ce Fonds parlent de crédits avoisinant les 2 milliards de dinars qui seraient déboursés par le contribuable tunisien.