La grève des recettes des finances à travers le pays a chamboulé le paysage économique, pendant un peu plus d'une semaine, et mis le pays en sens dessus dessous dans tous les domaines…des vignettes de voitures aux timbres fiscaux en passant par l'enregistrement des jugements et contrats sans oublier la population des fumeurs de cigarettes. Tout le monde est passé à la trappe. Même les pauvres étudiants universitaires, qui sont, en principe, très loin du monde du travail et des affaires, en ont souffert. Ils ont été, en effet, privés de retirer leurs bourses prévues pour le 13 mars… Jamais une grève, en Tunisie, n'a suscité autant d'exaspération voire de dégoût, chez toutes les franges de la société. Tous les corps de métiers en ont dénoncé la maladresse et l'irresponsabilité… Les citoyens ordinaires, aussi, sont exténués, par l'exacerbation de cette grève qui a pris des dimensions démesurées… Même l'UGTT, instigateur de la grève, a fait volte face et a dénoncé, à partir du 13 mars 2014, la disproportion en alléguant qu'à partir du 12 mars, la Fédération générale des finances a indiqué aux grévistes que l'action est finie et qu'ils doivent reprendre le travail, mais que quelques autres parties se sont intégrées au mouvement et donné l'ordre aux grévistes de ne pas obéir aux recommandations de l'UGTT. Vrai ou faux ? Nul ne peut le savoir. Toujours est-il que la centrale historique a cherché à se dédouaner de cette grève à partir du 12 mars 2014 tant elle était longue et néfaste. Mais cette action a mis en exergue une lacune majestueuse dans le système de gestion des finances et administrations publiques : Quand les recettes des finances sont en grève, personne ne les substitue et aucun mécanisme de relais ou de crise n'est prévu, probablement parce que des grèves de cette ampleur dans le secteur public étaient inimaginables du temps de Bourguiba et de Ben Ali. Vu les dégâts que cette grève a engendré, il faut maintenant prévoir un système de gestion de crise pour le moindre handicap, de quelque nature que ce soit, de certains services publics sensibles, partant du constat que l'entrave totale des intérêts du pays, des administrations et du citoyen est un sujet grave aux conséquences assez dramatiques… Ce système de gestion de crise sera d'autant plus facile à gérer quand on sait que : - Les logiciels informatiques des administrations publiques tunisiennes sont conçus et standardisés par le Centre national de l'informatique et que ces logiciels peuvent être reproduits et utilisés partout. - Une formation sur un logiciel d'exploitation administrative n'est ni longue, ni difficile ni coûteuse. - Parmi le personnel d'une administration publique, on peut trouver quelques volontaires consentants et capables de travailler et de fournir une qualité de travail et un rendement très satisfaisant. - Les directeurs des services et administrations de l'Etat sont, en général, des non grévistes et des non adhérents des centrales syndicales. Il serait, donc, utile et urgent de commencer à concevoir un système de crise, qui prend le relais lors des crises, grèves, entraves de tous genres, au niveau de la présidence du gouvernement avec instauration d'une direction centrale ou générale des crises, toujours au niveau de la présidence du gouvernement, constituée de tous les intervenants des administrations publiques, et dont la fonction est d'organiser, du début à la fin, la gestion d'une administration entravée. Une cellule de crise centrale est mise donc en place avec des relais régionaux dans les enceintes des gouvernorats sous supervision directe du gouverneur de la région. Utile aussi de rehausser et d'officialiser ce système par un texte de loi qui décrit précisément les procédures administratives et les aspects juridiques de la gestion de crise et de la gestion d'une administration en temps de crise, à l'instar de la loi de gestion des finances publiques ou celle du budget de l'Etat. Dans le cas actuel de la grève des fonctionnaires des finances, si ce système aurait été en place et fonctionnel, on aurait trouvé quelques recettes des finances ouvertes et opérationnelles ou au moins une recette ouverte par gouvernorat avec possibilité de gestion de quelques affaires -qui ne nécessitent pas de présence physique- par Internet et par un centre d'appel appartenant à la direction centrale des crises. Affaire à méditer et… à suivre Anis Somai
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