C'est quasiment l'anarchie qui règne aux alentours du marché des agrumes à Béni Khalled et Menzel Bouzelfa. Les étals anarchiques prolifèrent. Le phénomène est loin d'être nouveau, mais depuis plus de deux ans, les commerçants des trottoirs ont envahi presque tous les espaces publics. Ils ne squattent plus uniquement le voisinage des marchés, ils sont sur les bords des routes, devant les centres commerciaux, à côté des cafés, des commerces. Des marchands venus de nulle part ont poussé l'audace jusqu'à squatter les voies et chaussées des rues voisines. « Ce marché des agrumes souffre d'une absence "totale" d'organisation et de la domination du commerce informel, d'où la "grande anarchie" qui y règne. 103 points de vente exercent d'une façon illégale entre Béni Khalled et Menzel Bouzelfa », explique Ridha Missaoui, un fellah de Menzel Bouzelfa, lors de l'ouverture d'un colloque sur la situation du secteur agrumicole dans le Cap Bon organisé le 17 mars 2014 par l'Association Sites et Monuments. Jamel Aboudi, président de l'Association, a déploré cette vente informelle des agrumes qui se déroule dans une totale anarchie. Il suffit, dit-il, de vous déplacer sur les lieux, plus précisément au marché informel, pour constater que la marchandise est étalée à même le sol au détriment des normes d'hygiène. Les commerçants à bord de leur camionnette ne sont pas en reste, puisqu'ils obstruent tous les passages menant vers les cités avoisinantes. Lors de cette réunion, les fellahs présents ont évoqué l'absence d'organisation, et la domination de cette activité par des commerçants illégaux d'où l'apparition de spéculateurs, facteur essentiel dans la hausse des prix des agrumes dans certains endroits. Ali Nguira, agronome, a affirmé que le nombre des commerçants officiels est nettement inférieur à celui des commerçants illégaux qui activent dans l'anarchie sans contrôle aucun. Pour le représentant de l'Union des agriculteurs, ces marchés sont des espaces non aménagés ne disposant pas du minimum requis pour l'exercice de cette activité. Un agriculteur de Soliman a accusé les mairies de "fuir" ses responsabilités en matière d'amélioration de ces espaces, affirmant que les espaces aménagés "n'ont rien apporté de nouveau". Ridha Missaoui a appelé à la lutte contre le surnombre d'intermédiaires qui activent au niveau de la distribution des agrumes et qui habituellement sont à l'origine de la hausse sensible des prix des fruits. Tout ceci s'est répercuté négativement sur l'exportation. Le phénomène inquiète et comme l'a expliqué Olfa Mahmoud que cette tendance baissière des exportations d'agrumes n'est pas pour réjouir les professionnels. Pour l'actuelle saison, le volume exporté n'a pas dépassé les 10 mille tonnes. Il y a deux décennies, les exportations d'agrumes pouvaient atteindre 30 mille tonnes. On peut ici carrément parler de chute de performance. Bref, la filière des agrumes est confrontée à des difficultés à l'export dues à une faible capacité à s'adapter aux exigences du marché européen en termes de qualité et de prix et la concurrence, de plus en plus acharnée, sur tous les marchés importateurs. Nos exportations d'agrumes vers le marché européen étaient en deçà des quotas arrêtés par l'accord agricole. En attendant que ce nouveau verger soit en mesure de répondre aux exigences de la concurrence, le marché intérieur est devenu, depuis plusieurs années déjà, un enjeu stratégique pour les producteurs, encore faudrait-il mettre fin aux spéculations des intermédiaires ! M.Y
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