Enigmatique, la race des étrusques continue de susciter la curiosité des historiens et des archéologues. Ces chercheurs du passé tentent, dans leurs fouilles et recherches, de porter à jour les traces de ce peuple de la mer tyrrhénienne "berceau de la marine étrusque et romaine", en dehors de l'Etrurie et du territoire italique. Ces chercheurs du passé tentent, dans leurs fouilles et recherches, de porter à jour les traces de ce peuple de la mer tyrrhénienne "berceau de la marine étrusque et romaine", en dehors de l'Etrurie et du territoire italique. Peu importe les origines, la langue ou les rites des étrusques, les découvertes entreprises jusque là sont suffisantes pour attester que le monde s'est fait, dès le commencement, sur la diversité culturelle. Très peu connus, les étrusques qui ont eu un apport dans l'élaboration de la civilisation méditerranéenne étaient les amis et les alliés de Carthage, a tenu à préciser Mr Hassine Fantar, titulaire de la Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions, dans ses propos introductifs de la conférence donnée, mardi, à l'Institut supérieur des sciences humaines de Tunis, par le professeur Jean Gran-Aymerich, Directeur de recherches au centre national de la recherche scientifique de Paris (CNRS). Dans un exposé exhaustif, le professeur Jean Gran-Aymerich a expliqué que les recherches menées par les experts ont permis grâce à l'exploration d'une variété d'objets étrusques exposées dans plusieurs musées ou d'autres visibles de nos jours dans les énormes roches musées des différents sites identifiés, témoignent de la grandeur de cette civilisation. Une civilisation qui semble d'après les épigraphiques témoignages, peints, sculptés ou gravés, une civilisation raffinée, de grand goût et "courtoise" envers la femme. En effet, plusieurs centaines de vases étrusques connus par "Bucchero" ont été jusqu'ici identifiés qu'il s'agisse de vases complets recueillis dans les tombes de Carthage, datées du VII au IV siècle avant notre ère, ou encore parmi les fragments livrés par les fouilles de la cité et dont, sans doute, des investigations approfondies livreront encore des découvertes inattendues. Bien que l'Histoire à partir de l'écrit demeure méconnue, les recherches ont pu prouver l'existence des traces des étrusques en Afrique du Nord et notamment à Carthage. Des découvertes exceptionnelles sur les étrusques et Carthage Le conférencier a précisé, à l'Agence Tunis Afrique Presse, qu'en ce qui concerne les objets étrusques de Carthage, trois découvertes essentielles voir exceptionnelles confirment la présence notamment en Afrique du Nord d'offrandes étrusques dans des sanctuaires. Ce sont des témoignages épigraphiques étrusques exceptionnels trouvés en dehors d'Italie. La première découverte concerne le premier plus ancien passeport connu d'un carthaginois voyageant en Italie et en Etrurie. Il s'agit d'une "tessera hospitalis" en ivoire bronze, jeton d'hospitalité signe d'identité qui remonte au VIè siècle avant notre ère. Les deux autres découvertes consistent en un petit monument funéraire d'un étrusque décédé et enseveli à Carthage et en une figurine de bronze à Dar-Seniat, près de Sidi Bou Said et qui représente l'offrande d'une dame étrusque de haut rang dans un sanctuaire de divinité féminine dans ce qu'il faut situer près du lieu de découverte. Existait-il un commerce notamment avec les carthaginois? Sur ce point, M. Jean Gran-Aymerich fait savoir que son intervention lors du VIIème congrès international des études phéniciennes et puniques qui aura lieu du 10 au 14 novembre à Hammamet sera une occasion pour présenter ses dernières hypothèses sur la présence d'un commerce triangulaire au VII et VIème siècles avant notre ère, entre les villes d'Etrurie méridionale en particulier celle de Caeré (l'actuelle Cerveteri, dont la nécropole figure depuis 2004 parmi les sites du patrimoine mondial de l'unesco) d'une part, Carthage et le lointain ouest de la Méditerranée d'autre part. Faisant partie du paysage ethnique de la Méditerranée, les étrusques, peuple de la différence, où la langue demeure indéchiffrable malgré le prestige des signes et de l'écriture -de droite à gauche-, représentent toujours un mystère.