L'artisanat tunisien offre un riche potentiel pour promouvoir l'investissement, créer des emplois, développer l'exportation et stimuler la croissance économique.Ce secteur, qui contribue au taux de 4% au PIB, crée une moyenne de 8 000 emplois par an, emploie environ 350 000 personne, soit 11% de la population active et la filière génère près de 450 millions de dinars de recettes en devises dont 50 millions de dinars à l'export et 400 millions de dinars de ventes directes aux touristes, soit l'équivalent de 3% du total des exportations du pays. L'artisanat est également un levier de développement régional confirmé, compte tenu du rôle qu'il joue dans la réalisation de l'équilibre social et démographique du pays à travers la sédentarisation des habitants dans leurs régions. Durant les dernières années, le secteur a fait objet de Moult stratégies visant, en particulier, à protéger l'artisanat National de la contrefaçon et préserver les produits artisanaux entant que créations authentiques et identitaires, et ce, à travers la création de mécanismes permettant de faire bénéficier les artisans et artisanes de tarifs préférentiels pour l'enregistrement de leurs innovations et créations. En Tunisie, ce secteur couvre tous les métiers représentant le patrimoine du pays et se fonde essentiellement sur l'habileté et le savoir-faire manuel à toutes les étapes de production du produit. Actuellement, la liste des activités artisanales comporte 75 métiers répartis sur 10 groupes dont le tissage, les métaux, le bois, les fibres végétales, l'argile et la pierre. Cette liste pourrait être mise à jour et étendue à de nouveaux métiers, et ce, après la consultation d'un comité national technique spécialisé. Plusieurs mesures présidentielles ont été, par ailleurs, décidées au profit du secteur de l'artisanat. Elles visent, dans leur ensemble, à valoriser la portée civilisationnelle et culturelle du secteur et à accroître sa contribution au processus de développement du pays, d'autant plus que la crise financière actuelle exige des divers pays l'identification et la quête de nouveaux créneaux d'investissement pour se repositionner à l'international. Ces décisions ont également pour objectifs d'inciter à la création de projets pilotes spécialisés dans la création de produits de haute qualité adapté à la demande sur les circuits de distribution nationaux et internationaux et à restructurer les entreprises artisanales pour les faire bénéficier des avantages du code d'incitations à l'investissement. Les efforts sont axés aussi sur le développement des moyens de production du secteur en collaboration avec les centres de recherche universitaires. Côté financement, plusieurs organismes ont été mis en place à l'instar de la caisse nationale de promotion de l'artisanat et des petits métiers qui accorde des prêts d'un plafond de 50 mille dinars, la Banque nationale de solidarité (BTS), la Banque de financement des PME ( BFPME) en plus des incitations financières accordées par le Fonds national de l'emploi, le fonds de promotion et de décentralisation industrielle (FOPRODI). L'étude stratégique élaborée sur les perspectives de développement du secteur à l'horizon ,6102 fait ressortir outre l'apport socio-économique du secteur, la richesse du patrimoine national et la disponibilité des compétences et des matières pour développer les activités artisanales. L'étude a permis, en parallèle, d'identifier quelques problématiques à surmonter au niveau des circuits d'approvisionnement, de commercialisation à l'intérieur et à l'extérieur. Ces lacunes concernent aussi la formation, les compétences des artisans et les capacités des entreprises artisanales à anticiper et à prospecter l'avenir. L'étude recommande, à cet effet, une stratégie de long terme visant à porter à 8%, la contribution du secteur au PIB, à augmenter le taux des exportations à 8%, à créer 112 000 nouveaux emplois, à améliorer le revenu de l'artisan pour qu'il atteigne 9 000 dinars par an, à préserver et à développer le patrimoine artisanal national. Selon la même étude, un plan d'action va être mis en place dans le but d'améliorer la compétitivité et le rendement du secteur. Ce plan est basé sur la mise à niveau de l'office national de l'artisanat à travers le renforcement du rôle de ses structures centrales et régionales, le développement de la fédération nationale de l'artisanat (modernisation de ses services et formation de ses cadres), la mise à jour du cadre législatif et institutionnel, la création d'une plate-forme d'informations spécifiques à l'artisanat ainsi que la révision du système national des statistiques à travers la création d'un observatoire de l'artisanat.