Défini comme étant un ensemble de personnes physiques et morales opérant dans le secteur de l'artisanat et ayant des activités d'approvisionnement, de production et/ou de commercialisation similaires ou identiques, qui se regroupent dans une société, le groupement d'artisans constitue aujourd'hui à l'instar des consortiums émergents dans d'autres secteurs en vue de faire face à la concurrence étrangère de plus en plus accrue - une nécessité pour s'approvisionner en matière première, accroître les ventes et la commercialisation des produits artisanaux et par conséquent améliorer les revenus des artisans.
Ces groupements peuvent être lancés par des artisans, des sociétés d'artisanat ou des particuliers, et prennent le statut d'une entreprise, d'une coopérative ou d'un village de métiers.
Plusieurs avantages Parmi les avantages de ces groupements figurent le rapprochement des matières premières des artisans, la compression du coût d'approvisionnement, la consolidation de la commercialisation des produits, l'amélioration des revenus des artisans, la facilitation de l'exploitation des mécanismes de promotion des exportations, l'encouragement à l'utilisation des nouvelles technologies en vue de faire connaître le produit, outre le profit à tirer des incitations fiscales et douanières à l'importation des matières premières ainsi que des opportunités de financement. A cet égard, il est prévu de mettre en place, au sein de chaque délégation à travers la République , au moins un groupement artisanal. Pour ce faire, une stratégie de communication en trois volets a été élaborée. Il s'agit tout d'abord d'effectuer des visites de terrain de sensibilisation, de mettre en place ensuite une campagne médiatique de promotion et enfin d'organiser des conférences et des séminaires aussi bien à l'échelle nationale que régionale. La finalité de cette campagne est de faire connaître le principe du groupement d'artisanat, ses objectifs, ses atouts et son rôle fondamental. En plus clair, il s'agit de vulgariser le concept du groupement d'artisanat auprès du grand public et d'inciter les artisans, les entreprises opérant dans le secteur et les diplômés de l'enseignement supérieur à tirer profit des opportunités de partenariat offertes pour qu'ils puissent bénéficier des mesures d'encouragement établies. Résultats escomptés : doubler la contribution du secteur de l'artisanat au produit intérieur brut (PIB) pour la porter de 4 à 8%, créer pas moins de 100 mille emplois additionnels et tripler, au niveau de l'exportation, la part des produits de l'artisanat, conformément aux axes de la stratégie de développement du secteur de l'artisanat à l'orée de 2016, qui s'articule autour des domaines de la créativité, l'innovation, la formation, l'investissement, l'emploi et l'exportation.
Tirer profit d'un prêt plafonné à 10.000 Dinars Dans ce cadre, une rencontre d'information et de promotion en la matière a été tenue récemment dans le gouvernorat de Sfax sous le thème « l'investissement et la création de groupements dans le secteur de l'artisanat », organisé par l'Office national de l'artisanat (ONA) en collaboration avec le centre d'affaires de Sfax, laquelle a constitué le point de départ de cette campagne de vulgarisation. Selon les chiffres fournis à cette rencontre, ce nouveau mode d'action permettra aux bénéficiaires de jouir de certains privilèges, dont l'octroi d'un prêt plafonné à 10.000 Dinars, l'exonération douanière sur la valeur ajoutée, la baisse des frais douaniers à 10% et celle des impôts sur la valeur ajoutée à 6% pour les produits importés nécessaires au secteur de l'artisanat, outre les matières premières et les produits fabriqués en Tunisie. La rencontre a permis d'examiner près de 30 projets prêts au financement moyennant des investissements avoisinant les 900 mille dinars, et qui emploieraient 250 personnes. Par ailleurs, 34 idées de projets ont été présentées et 7 groupements de services d'approvisionnement et d'écoulement dans le secteur de l'artisanat ont été constitués, outre l'offre de services d'information et de vulgarisation au profit de 200 jeunes qui ont participé aux différents ateliers du séminaire et pris connaissance des possibilités d'investissement dans ce secteur. Les participants ont indiqué que parmi les facteurs de développement de ce secteur : la nécessité d'adapter le produit aux besoins de la clientèle tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, de promouvoir la qualité, de développer le partenariat avec d'autres secteurs, tels que la formation, l'enseignement supérieur et la culture, l'objectif étant d'améliorer le rendement du secteur. Pays à la longue tradition en matière d'art et d'artisanat qui remonte à plusieurs siècles, l'artisanat tunisien participe à la mobilisation des investissements d'une valeur de près de 11 millions de dinars. Sa part dans les exportations a atteint 230 MD, soit 2,2% de l'ensemble des exportations, et ce grâce à l'augmentation de plus 60% du volume des produits destinés à l'export en particulier ceux en porcelaine, en argile, en poterie, et en verre contre la diminution de l'exportation du tapis. Ce secteur, qui contribue avec 3,82% au produit intérieur brut, emploie près de 300 mille artisans, soit 10,91% de la population active.