La rencontre annuelle des ambassadeurs des pays membres de la Banque Africaine de développement (BAD) et des représentants des institutions internationales accréditées en Tunisie, organisée, mardi, à Tunis, a permis de débattre de trois thèmes. Le premier concerne l'évaluation de la situation des économies africaines en cette période de crise. Le second a trait aux perspectives de développement de la région pour 2010 tandis que le troisième porte sur le rôle de la BAD dans le processus de développement de ses pays membres. Dans son intervention le président de la BAD, M.Donald Kaberuka a indiqué que l'impact de la crise économique et financière sur l'Afrique a varié d'une zone à une autre. A titre indicatif, les pays d'Afrique du nord ont mieux résisté à la crise en raison de la diversification de leur économie. La gravité de l'impact dépendait, selon lui, de plusieurs facteurs dont, la structure des exportations, le degré de dépendance de l'extérieur et la vulnérabilité structurelle des économies africaines. S'agissant des projections pour 2010, le président de la BAD a souligné que les perspectives restent incertaines. Cependant, selon les dernières estimations de la banque, une vingtaine de pays vont enregistrer des taux de croissance positifs de plus de 4% et environ une douzaine vont stagner avec des taux de croissance de l'ordre de 3%. En ce qui concerne le rôle de la BAD, M.Kaberuka a fait savoir qu'en période de crise, la BAD a doublé ses engagements pour les porter, en 2009, à 11 milliards de dollars contre 5 milliards de dollars par an en période ordinaire. Un tel engagement a valu à la BAD d'être classée en 2009, premier bailleur de fonds en Afrique devant la Banque mondiale. Au plan interne, la BAD continue, de l'avis des agences de notation internationales, de bénéficier d'une grande crédibilité financière auprès et de ses partenaires et des pays membres. Le président de la BAD a tenu à ajouter qu'en raison de la forte demande, voire de la pression sur les ressources de la BAD, plus particulièrement en période crise, la banque ambitionne d'augmenter son capital et de reconstituer le Fonds africain de développement au cours de la prochaine période. L'objectif est de répondre, dans des conditions acceptables, aux besoins de financement sans cesse croissants de ses pays membres. Le président de la BAD a indiqué qu'il va se rendre, dans les prochains jours, en Chine et au Japon pour persuader ces pays de l'intérêt qu'il y a à intensifier leurs investissements publics et privés dans la modernisation de l'infrastructure et la création de projets privés viables en Afrique. Autre priorité de la BAD : l'investissement dans la production propre et l'adaptation aux changements climatiques à travers la promotion, entre autres, des énergies renouvelables. M.Mohamed Nouri Jouini, ministre du développement et de la coopération internationale et Abdelhafidh Herguem, secrétaire d'état chargé des affaires maghrébines, arabes et africaines ont été conviés à ce déjeuner débat.