Le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, a loué mardi la bonne gouvernance en Tunisie et l'affectation des prêts qu'elle contracte auprès de cette institution bancaire régionale à vocation internationale dans des projets d'infrastructure à caractère économique et social. « Alors que la crise de l'économie mondiale aggrave la situation en Afrique, il est important de relever que la Tunisie se distingue par une bonne gouvernance axée sur l'investissement dans des projets d'infrastructure » , a déclaré M.Kaberuka lors d'une cérémonie de présentation des vœux du nouvel an des ambassadeurs des pays membres de la BAD accrédités à Tunis et des représentants des organisations internationales. M.Kaberuka a exprimé également la » gratitude » au président Zine El Abidine Ben Ali et au peuple tunisien pour » la généreuse hospitalité » dont bénéficie la BAD depuis sa relocalisation en 2003 ,à titre temporaire, à Tunis . La rencontre favorisant un partage de réflexions sur « les turbulences » de la crise financière et son impact sur les économies africaines a fourni l'occasion à M.Kaberuka de plaider en faveur d'un secteur privé responsable en synergie avec le concours de la communauté internationale. « L'Afrique ne peut pas compter uniquement sur l'aide publique », a-t-il affirmé relevant que la BAD a soutenu en 2008 en Tunisie le plus important projet privé de l'aéroport d'Enfidha, à hauteur de 70 millions de dollars. Présent dans la salle , M.Abdelhafidh Herguem , secrétaire d'état aux affaires maghrébines , arabes et africaines a donné la réplique en soulignant « l'exemplarité » des relations entre la BAD et la Tunisie et sa volonté d'appuyer dans un esprit « collectif » l'action de cette banque en vue de faire face aux défis générés par la crise économique mondiale. Dans ce contexte , M. Herguem a mis en exergue l'appel lancé en novembre dernier par le chef de l'état en faveur « d ‘un code de conduite », susceptible de restructurer le système financier international. Rappelons que Tunis avait abrité le 12 novembre dernier une conférence ministérielle africaine sur la crise financière ayant abouti à la mise en place d'un mécanisme de suivi quotidien des principaux indicateurs de cette crise (analyse des marchés, des taux de change et des cours des matières premières). Cette réunion a préparé le terrain à celle du 16 janvier 2009 tenue au Cap (Afrique du sud ) du comité des ministres des finances et des gouverneurs de banque centrale consacrée à « la prévention de la crise et au rôle de la réglementation en Afrique ». Pragmatique, le président du groupe de la BAD n'a pas exclu que le taux global de croissance en Afrique chuterait de 6 pc avant la crise à 4,5 pc en 2009.